<372>en Silésie. Voilà, mon cher frère, le procès de mes opérations. Vous verrez au moins par là que je ne suis pas demeuré les bras croisés, et que j'ai fait ce qui dépendait de moi pour rendre les provinces florissantes, autant que le comporte la nature de leur sol et de leur voisinage.
256. AU MÊME.
Le 10 septembre 1775.
Mon très-cher frère,
Je ne mérite pas l'intérêt obligeant que vous daignez prendre à ma santé. La chaleur, mon cher frère, m'a bien secondé, et dans le fort de l'été je suis beaucoup moins sujet aux incommodités que les automnes et les hivers; mais cela ne mérite pas la peine de vous en entretenir. Vous me parlez, mon cher frère, des projets de la maison d'Autriche sur la Bavière. Je crois que j'ai oublié de vous dire que van Swieten m'en a fait quelques ouvertures, et même les Autrichiens m'ont fait comprendre que, l'héritage de Baireuth et d'Ansbach venant à vaquer, ils pourraient s'entendre avec moi sur un troc, qui pourrait tomber sur la Lusace.a Pour moi, qui ne vois ces événements que dans une perspective très-éloignée, je n'ai point voulu prendre des engagements d'avance sur ce sujet, puisque je ne puis pas prévoir ce qui pourra changer en Europe entre ci et cet événement; et d'ailleurs il faudrait être instruit au juste de ce que l'Autriche cédera au prince de Deux-Ponts. J'ai sondé van Swieten sur ce sujet; il m'a allégué l'ignorance dans laquelle sa cour le laissait de ses desseins. Ainsi, mon cher frère, je laisse à la postérité les mains libres pour agir selon les conjonctures politiques lorsque le cas de la mort de l'électeur de Bavière existera.
a Voyez t. VI, p. 209 et 210.