<379>acheter des terres pour rétablir les revenus que nous perdons, cela ferait un équivalent dont il faudra se contenter. Pour le lac de Goplo, s'il faut le céder, j'y consens également, regardant, en tout ceci, comme la chose principale d'avoir la Russie à nous, et que cette union soit si bien établie, que nos ennemis ne puissent la dissoudre. Je vous abandonne le reste, mon cher frère, persuadé que vous n'oublierez pas les intérêts de la patrie, et que vous ne céderez que ce qui sera nécessaire pour répondre au grand objet d'être intimement lié avec la Russie. Je suis, etc.
264. AU MÊME.
Potsdam, 4 mai 1776.
J'avais bien prévu, mon cher frère, qu'il y aurait bien des difficultés dans cette négociation pour notre démembrement de la Pologne. Si nous ne pouvons pas obtenir les limites telles que le plan les contient, si nous ne pouvons pas nous accorder pour la ville de Danzig, touchant une somme annuelle touchant les revenus du port, il faudra préférer les objets permanents de l'intérêt de l'État à un intérêt pécuniaire, à la vérité fort avantageux, mais dont il faudra rabattre quelque chose en faveur de la liaison intime qu'il nous convient de conserver avec la Russie; et si nous pouvons trouver un dédommagement sur la lisière de la Silésie, il faudra s'en contenter, faute de mieux. J'abandonne tout cela, mon cher frère, à votre prudence, à votre sagesse. Vous êtes sur les lieux; vous pouvez beaucoup mieux juger que moi de ce qui peut être faisable ou de ce qui ne l'est pas, et si ce que demande l'objet important de demeurer lié à la Russie peut se concilier avec les avantages de nos revenus. Je suis charmé des bonnes dispositions du grand-duc; mais dans le moment présent, la façon de penser de l'Impératrice décidera de cette affaire, qu'il faudra finir le moins mal que possible. Je suis, etc.