<389>hommes, et de les punir de toutes leurs méchancetés. Tous mes arrangements sont achevés dans les provinces pour accélérer la marche et l'assemblée de l'armée. Ma plaie sera guérie dans sept ou huit jours; ainsi ils n'ont qu'à venir lorsqu'ils le voudront. Voici encore un bulletin où sont jointes des nouvelles de Ferney; on y a joint un dessin de Voltaire, en caricature, qui ressemble plutôt à un vieux singe qu'à une figure humaine.
C'est dans l'espérance de vous voir bientôt que je vous prie de me croire avec la plus parfaite estime, etc.
274. DU PRINCE HENRI.
Berlin, 6 avril 1777.
Mon très-cher frère,
Je ne saurais vous exprimer ma joie lorsque j'ai trouvé hier à Brandebourg la lettre dont vous m'avez honoré, mon très-cher frère. Elle est d'autant plus sensible par l'espoir que vous me donnez de vous voir demain.a Comment puis-je, à ce sujet, vous exprimer ma reconnaissance? Je vous supplie d'être convaincu que je n'oublierai de ma vie cette marque gracieuse de votre attention. A l'exception du sommeil et d'une grande faiblesse de poitrine, je suis remis aussi bien qu'on peut l'être après une si longue maladie.b J'ai voyagé avec beaucoup de lenteur, dont j'aurais honte en toute autre occasion. J'ai pourtant éprouvé qu'il m'aurait été impossible de faire autrement, l'haleine m'étant encore très-courte, et la voiture par conséquent fatigante. Vous avez daigné ajouter, mon cher frère, des nouvelles à votre lettre, et des bulletins, pour lesquels je vous rends très-humblement grâce. J'ignorais la maladie de l'impératrice de Russie, et également tous les changements arrivés en Saxe. Cette dernière af-
a Le prince Henri était parti de Brunswic le 3 avril,
b Voyez t. XXV, p. 78.