<410>pas trompeter dans la ville, pour se donner des airs, ce qu'ils savent et souvent ce qu'ils ne savent pas. Pour moi, je prévois la guerre comme une chose immanquable; l'Empereur la veut décidément, et les armées commencent à s'assembler. J'attends encore sur une nouvelle, et alors je donnerai les derniers ordres pour les chevaux et pour ce qui s'ensuit, car je ne veux pas être pris au dépourvu. Je suis, etc.

295. DU PRINCE HENRI.

Berlin, 12 mars 1778.

.... Les propos qu'on prête au sieur Cobenzl me paraissent fort douteux : d'abord je sais par son beau-frère, qui, avant son départ, me l'a assuré, que ce ministre était convaincu que vous feriez la guerre à l'Autriche; secondement on me prêterait une opinion qui est précisément contraire à celle que j'ai. Depuis le mois de janvier, j'ai été convaincu que vous feriez la guerre; mais j'ai simplement cru que des propositions de l'Autriche pourraient amener une pacification. Quant à mon opinion, je ne vous l'ai pas cachée, mon très-cher frère, en vous disant qu'une guerre entreprise avec le secours de plusieurs alliés pouvait produire l'effet désirable que l'Autriche renoncerait à la Bavière, tandis qu'une guerre à force égale ne produirait rien. Si quelque chose peut autoriser l'idée que je ne crois pas à la guerre, c'est que je n'ai point fait travailler à mes équipages, chose que je n'ai pas cru devoir faire à moins d'un ordre de votre part. Je vous ai demandé à deux reprises votre intention à ce sujet, et comme vous n'avez pas jugé à propos de me répondre, je suis resté tranquille. Toutes mes espérances, mes vœux se réunissent pour que vous sortiez, mon très-cher frère, heureusement de ce labyrinthe. Si je n'espérais dans la France, j'appréhenderais beaucoup, non pas précisément des malheurs pour l'État, mais j'envisage une guerre comme très-malheureuse, dont vous sortiriez sans les