<411>moindres avantages, et après laquelle l'Autriche resterait en possession de la Bavière.
296. AU PRINCE HENRI.
Ce 18 (mars 1778).
Mon cher frère,
Sur les lettres que j'ai reçues de Vienne, j'ai été obligé de donner l'ordre pour acheter les chevaux et pour mettre toute l'armée dans un état mobile. Mon mémoire a été donné au prince Kaunitz, et, selon sa coutume, il a dit qu'il en ferait son rapport. Mais l'Empereur part pour Prague; tous les arrangements se poussent avec vigueur pour soutenir la guerre; le duc de Toscane doit venir à Vienne, comme héritier présomptif en cas de la mort de son frère. Les Saxons, qui se trouvent dans la crainte, me sollicitent de les assister, et je risquerais d'une manière coupable envers ma patrie de différer plus longtemps de me mettre en défense. On commet, mon cher frère, deux sortes de fautes : les unes par trop de précipitation, les autres par trop de nonchalance. Je serais dans ce dernier cas, si, dans ce moment-ci, je ne prenais pas les mesures les plus sérieuses pour n'être pas pris au dépourvu; car voilà de quoi il s'agit. Vous voyez un peu noir dans nos affaires; j'avoue que nous n'avons pas toutes les assistances que nous pourrions désirer; mais nous ne nous manquerons pas à nous-mêmes, si le besoin le demande.
Ayez la bonté de venir ici, pour que nous puissions préparer bien des choses d'avance, dont il est à présent temps de régler les détails. Je suis, etc.