315. AU MÊME.
Ce 27 (juin 1778).
Mon cher frère,
Je viens de recevoir dans ce moment la réponse des Autrichiens, qui, bien loin de stipuler la moindre réversion pour l'électeur de Bavière, et ne s'expliquant qu'en termes vagues sur le sujet de la Saxe qu'ils peuvent expliquer à leur gré, ne veulent rien annoncer de positif dans cette dépêche, comme vous le verrez en la lisant. Je me vois obligé de leur déclarer la guerre. Ma dépêche arrivera le 30 à Berlin. Vous pourrez marcher le 1er, et la déclaration partira deux jours après. A présent je vois par la dépêche de Riedesel que les Autrichiens veulent avoir quarante mille hommes en Bavière, de sorte qu'ils seront obligés de détacher de Bohême et de Moravie vingt-trois mille hommes. Voilà donc pourquoi ils évacuent les frontières de la Silésie. Je crois toutefois que les nouvelles que vous pourrez tirer de Saxe vous donneront le plus de jour dans ceci; car je ne me fie pas assez à ce qu'on écrit de Vienne, et, dans des choses de cette importance, il faut que les événements soient bien constatés pour pouvoir compter dessus. Les deux régiments de hussards se mettront en marche le 2 juillet; ils pourront être à peu près le 8 à Dresde. Je suis, etc.
316. DU PRINCE HENRI.
Ubigau, 7 juillet 1778.
Mon très-cher frère,
J'ai eu un moment bien heureux en apprenant, mon cher frère, que vous entrez en Bohême avec toute l'armée, et que vous y serez comme aujourd'hui le 7. Si quelque chose peut déconcerter les mesures de l'ennemi, ce sera cette entreprise; car si les