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323. AU PRINCE HENRI.

Le 6 août 1778.



Mon très-cher frère,

Je vous remercie mille fois, mon cher frère, du beau coup que vous venez d'exécuter; les gratifications seront toutes expédiées selon que vous le désirez.b Je souhaite de tout mon cœur que votre santé ne souffre pas de ces fatigues, et que vos forces se remettent. J'ai remarqué aujourd'hui à l'armée autrichienne qu'elle avait essuyé un échec, sans pouvoir deviner sûrement ce qui en était, et je crois que l'Empereur sera un peu fâché contre vous, mon cher frère; mais, à ce prix, je ne doute pas que vous n'ayez toute l'envie de mériter encore sa colère. On nous a brûlé aujourd'hui cent chariots de farine; mais c'est une bagatelle, et vous avez mis un bon emplâtre sur cette plaie. Ainsi je n'y pense plus. Veuille le ciel conserver vos jours précieux! Soyez persuadé que ce sont mes vœux les plus sincères, étant, etc.

324. AU MÊME.

Camp devant Jaromircz, 7 août 1778.

Vous avez fait, mon cher frère, beaucoup plus que vous ne croyez; vous avez enlevé un corps d'Autrichiens en Bohême. Cela est beaucoup; mais votre lettre à l'impératrice de Russie a produit plus qu'une bataille. Elle s'est tout de suite résolue à se


b Dans une autre lettre (inédite) au prince Henri, du 6 août, le Roi accorde les récompenses demandées par son frère dans sa lettre (inédite) du 3, savoir : l'ordre de l'Aigle noir,