<453>qui nous met dans une espèce d'inaction. Vous me mandez, mon très-cher frère, que vous rentrerez en Silésie le 24. Je suis encore à me défaire insensiblement de tout ce qui gêne et embarrasse le plus, pour être ensuite en état de me retirer lorsque les circonstances l'exigeront. Je suis, etc.
336. AU PRINCE HENRI.
Camp d'Altstadt, près de Trautenau,
16 septembre 1778.
Tous les embarras dont vous vous plaignez, mon cher frère, je les ressens ici, et j'espère que nous nous en tirerons les uns et les autres. J'avoue encore que tout ne sera pas terminé, si nous sommes victorieux des mauvais chemins. Si vous avez radicalement fourragé les environs de la Lusace, s'entend en n'y laissant rien, l'ennemi ne pourra se porter en force de ce côté-là qu'en quinze jours au plus tôt, et j'aurai le temps de détacher du côté de Löwenberg. Mais il y a encore d'autres choses qui m'inquiètent : les Autrichiens lèvent trente mille hommes en Hongrie, de la racaille, à la vérité, mais qu'ils destinent à brûler et ravager toute la Haute-Silésie; je suis donc obligé d'envoyer un corps dont je compte de faire occuper Teschen, pour garantir cette partie de la Silésie contre les incursions de l'ennemi. Voilà le mal; à présent voici le bien : les Russes vont marcher incessamment pour occuper la Lodomérie et la Gallicie; c'est un corps de dix-huit bataillons, deux régiments de dragons, et trois mille Cosaques. Cette armée, à la vérité, n'est pas bien forte, mais cela n'y fait rien. Dès que le premier pas est fait, la Russie sera dans la nécessité de soutenir la gageure, et certainement nous aurons les coudées plus franches. Je ne puis partir d'ici que le 18, et je ne serai que le 19 à Schatzlar, où je compte de m'arrêter pour m'arranger et préparer tous les détachements qu'il