<455>il est à croire qu'il se fera quelques changements dans la suite. Je m'en vais encore, mon cher frère, arranger bien des choses, ce qui m'empêche actuellement de m'étendre davantage. Je suis, etc.
338. AU MÊME.
Camp d'Altstadt, 17 septembre 1778.
Il n'y a point de grande affaire, mon cher frère, qui ne soit compliquée de cent difficultés. Vous en éprouvez à présent, et je suis sûr que vous saurez les vaincre. Je ne vous parle pas de ma situation, mais avec le temps, quand vous en apprendrez les détails, vous saurez que je ne marche pas sur du velours. Il m'est impossible de vous répondre maintenant des détachements que l'Empereur a pu faire; ce qu'il y a de certain, c'est que Wurmser et d'Alton nous guettent à notre décampement, qu'ils ont quinze bataillons et cinq régiments de hussards, cuirassiers et dragons; mais que cela ne vous embarrasse pas. Je ne puis partir d'ici que le 19 de ce mois. Je serai le 20 à Schatzlar, où je prendrai toutes les mesures nécessaires pour couvrir la Silésie, pour assurer la Lusace, et pour envoyer encore quelques troupes en Haute-Silésie, qui veilleront à la sûreté de la province, et qui peut-être pourront s'emparer de la principauté de Teschen. Mes nouvelles de la Russie les plus fraîches me confirment ce que je vous ai mandé hier; ainsi tout va bien là-bas. Les nouvelles de Vienne disent que la vieille Thérèse est fort abattue; qu'elle a eu une conférence extraordinaire avec Kaunitz, après laquelle elle a envoyé le comte Rosenberg à l'Empereur pour le disposer à des sentiments pacifiques; que l'on craint les Russes, et que madame Thérèse a été aux capucins; qu'elle a fait ouvrir son tombeau et dire des messes. Vous n'en serez guère plus éclairé pour cela, quoique ce soit tout ce que j'ai pu apprendre de cette capitale. Vos chasseurs, qui ont traversé la Lusace, et mes hussards, me mandent unanimement que tous les Autrichiens se sont