<471>harnois que je suis obligé de porter, et je dois m'y soumettre. Voici une réponse à cet officier palatin. Je vous prie de m'excuser auprès de l'Électrice douairièrea sur l'impossibilité de recevoir ce volontaire. Nous avons tant de bagage dans les armées, qu'il ne faut pas le surcharger par des meubles inutiles; et d'ailleurs qui peut répondre que ce drôle ne soit pas un espion que les Autrichiens veulent placer dans nos camps? Il faut être sur ses gardes de tout ce que l'on peut soupçonner, et encore ne pousse-t-on pas peut-être la vigilance assez loin. Les chemins, impraticables et rompus par les fontes des neiges, tiennent amis et ennemis dans l'inaction sur les frontières. Je crois qu'on ne pourra se remuer que quand le mois de janvier aura amené les grandes gelées. Je recommence un peu à marcher à présent; mais ma main gauche est encore estropiée, ce qui m'incommode beaucoup. D'ailleurs, les affaires s'accumulent à présent prodigieusement par l'arrivée du prince Repnin. La médiation sommeille encore, et les négociations ne semblent pas devoir être entamées avec feu et vivacité : mais les préparatifs de la campagne, en revanche, demandent des soins et des détails énormes. C'est en vous embrassant, mon cher frère, que je vous prie d'être persuadé de la tendresse infinie avec laquelle je suis, etc.
356. AU MÊME.
Reichenbach, 8 février 1779.
Mon très-cher frère,
Votre lettre, et les nouvelles que vous me donnez, m'ont fait le plus grand plaisir. Je conviens, mon cher frère, que cette expéditiona ne décide de rien pour la campagne prochaine; mais elle fait respecter les troupes, et oblige les Autrichiens à ne pas négliger tout à fait les attentions qu'ils doivent porter à la sûreté
a Voyez t. XXIV, p. 350.
a Celle du général de Möllendorff. Voyez t. V, p. 74, et t. VI, p. 191.