<520>qui m'est revenu des nouvelles publiques. Depuis que vous m'avez quitté, j'ai passé la plupart des nuits sans dormir, accablé par la toux et des spasmes asthmatiques, ce qui m'affaiblit beaucoup. Jusqu'ici je n'ai point remarqué le moindre amendement de mes maux, ce qui me confirme dans l'opinion que je suis en grand train d'arriver bientôt aux champs Élysées; c'est où se terminent tous nos maux. A l'égard de la stérilité des nouvelles, je regarde cela comme un grand bien, car de vingt qu'on reçoit, à peine il y en a deux de passables contre dix-huit de mauvaises. La refonte de monnaies qui se fait en France, et qui en baisse le titre, est un de ces expédients désespérés auxquels les financiers ont recours quand toutes les autres ressources sont taries. Cela vaudra huit millions au Roi, et comme la perte n'est que de six pour cent, cela ne sera qu'un mal passager qui, la première année, causera des pertes, mais sans laisser de traces pour les suivantes, la balance du commerce étant trop avantageuse pour la France, qu'elle puisse en aucune façon en sentir, comme je l'ai dit, après l'écoulement de la première année.

On dit et annonce le cardinal de Rohan comme un homme perdu : on lui ôtera toutes ses charges, et ses infamies découvertes aux yeux du public le couvriront d'opprobre. Voilà ce qui se mande de Paris. Au lieu de nouvelles intéressantes, j'y supplée par quelques fruits que je vous prie de recevoir avec bonté, et d'être persuadé du tendre attachement et de la haute estime avec laquelle je suis, etc.

401. AU MÊME.

Le 16 janvier 1786.



Mon très-cher frère,

Vous avez trop de bonté de vous intéresser autant que vous le faites à ma débile santé. J'ai fait venir le coryphée des médecins de Berlin. Après l'avoir mis au fait de mes différentes incommo-