<529>craindre le contraire. Nous n'avons eu jusqu'à cette heure qu'un printemps assez froid, des gelées de nuit, et quelques beaux jours; ce ne sera que lorsque le soleil aura toute sa force que vous sentirez, je l'espère, l'influence qu'il aura sur votre santé.

Vous me faites l'honneur de me dire, mon très-cher frère, que vous avez vu un Russe. Cette nation voyage beaucoup, et ce sont, quand on se trouve dans ce pays, les seuls avec lesquels on puisse parler. On dit dans toutes les gazettes que l'Empereur irait à Cherson; d'autres papiers assurent que l'Impératrice n'entreprendra point le voyage avant l'année prochaine : au moins, si ce voyage a lieu, ce sera le premier empereur d'Allemagne qui aura été dans ce pays éloigné.

Je forme les vœux les plus sincères pour votre conservation, mon très-cher frère, en vous rendant grâce pour les fruits que vous avez daigné m'envoyer, étant, etc.

413. AU PRINCE HENRI.

(17 avril 1786.)



Mon très-cher frère,

Je ne saurais vous dire grand' chose de ma personne, si ce n'est que la Faculté m'a fait promener en carrosse pour prendre l'air. Cela m'a fort affaibli, et ne m'aide de rien. Je suis bien loin de pouvoir monter à cheval. Ma faiblesse est une extinction de forces d'une machine usée qui s'affaisse. Si toutes ces promenades continuent à m'épuiser au lieu de me soulager, je me ménagerai ces choses, qui ne sont que des peines perdues. Ce sera, mon cher frère, au mois de janvier de 1787 que les cours impériales s'aboucheront à Cherson,a comme on me le mande; mais l'Impératrice marque peu d'empressement pour cette entrevue. Mon abattement, mon cher frère, m'empêche de vous en dire


a Cette entrevue n'eut lieu que le 23 mai 1787.