145. AU MÊME.

(Leipzig) 14 février 1763.



Mon cher frère,

Je n'ai jamais douté de la part que vous prenez à l'heureux événement de la paix, et je vous remercie, mon cher frère, des vœux obligeants que vous faites en ma faveur. Nous attendons ici la nouvelle de la signature incessamment; les Autrichiens sont convenus de convertir l'acte des préliminaires en paix définitive. Les ratifications pourront donc en être échangées vers le 25 de ce mois, après quoi s'en fera la publication générale. Je ne pourrai être de retour à Berlin que dans six semaines au plus tôt, parce <268>que j'ai beaucoup à faire ici pour la marche des régiments, pour régler les transports par eau, et autres choses semblables; ensuite je m'en vais en Silésie, où il y a bien des arrangements à prendre. Je veux y finir toutes mes affaires, pour ne point être obligé d'y revenir avant l'année 64. Tout cela, mon cher frère, me traînera jusqu'au mois d'avril; ensuite un nouveau travail succédera à celui-là, pour régler et rétablir tant la Marche que le Magdebourg et Halberstadt; et puis il faudra bien faire un tour en Poméranie, et puis un autre dans le pays de Clèves. Tout cela est un charmant délassement dont, je vous assure, je me passerais bien, si cela dépendait de moi. Toutes nos monnaies seront remises sur un meilleur pied au mois de juin; je paye toutes les dettes de l'État entre ci et ce temps-là; après, je puis mourir quand il me plaira. Adieu, mon cher frère; je vous embrasse, en vous assurant de la tendresse avec laquelle je suis, etc.