382. AU MÊME.
Le 5 août 1784.
Mon très-cher frère,
Je vous félicite d'avoir vu le Montbelliard et le mont Jura. Vous n'aurez donc pas passé loin, mon cher frère, de Ferney, ni <505>du champ de bataille où Charles le Téméraire fut défait par les Suisses.574-a Pour moi, dont la vue baisse considérablement,574-b je ne regrette pas de ne point me trouver dans des contrées célèbres où je ne verrais pas grand' chose. Je regrette encore moins de ne pas revoir le roi de Suède; il passe par Brême et Wismar pour s'en retourner à Stockholm. Les Français ont dit de lui que le comte Haga574-c avait perdu la réputation que le prince royal de Suède y avait la première fois acquise. Ma bonne sœur de Brunswic est retournée chez elle, et est arrivée en bonne santé à Antoinettenruh. Je pars dans une douzaine de jours pour la Silésie, d'où, mon cher frère, je n'aurai guère le temps de vous écrire. Vous aurez reçu ma lettre huit jours plus tard que le papier dont vous m'annoncez qu'il vous est parvenu; il vous éclaircira, mon cher frère, de tout. Je vous embrasse mille fois, en faisant des vœux pour votre conservation, étant, etc.
574-a Grandson et Morat, le 3 mars et le 22 juin 1476.
574-b Voyez t. XXV, p. 627.
574-c L. c., p. 393.