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V. LETTRES DE FRÉDÉRIC A SON FRÈRE LE PRINCE FERDINAND. LE PRINCE FERDINAND. (6 MARS 1750 - 7 AOUT 1786.)[Titelblatt]

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1. AU PRINCE FERDINAND.

Ce 6 (mars 1750).



Mon cher Ferdinand,

Vous aurez la bonté de vous rendre incessamment à Berlin, où l'on veut vous faire communier dimanche.613-a Occupez-vous donc avec des idées de pénitence, et faites en sorte que vous y soyez vendredi à temps. Voici les passe-ports pour les chevaux. Je suis avec bien de l'amitié

Votre très-fidèle frère et serviteur,
Federic.

2. AU MÊME.

Le 6 mai 1755.



Mon cher frère,

La Reine douairière m'a dit, la dernière fois que j'ai été à Berlin, que vous aviez envie de vous marier, et que votre inclination vous portait pour la fille du margrave de Schwedt. Comme je ne trouve rien à redire ni à votre dessein, ni à votre choix, je me suis fait un plaisir de vous servir dans vos désirs, et j'ai fait sonder de loin le margrave de Schwedt, pour savoir s'il consentirait à ce mariage. Il a été cette fois plus raisonnable qu'à son ordinaire, et il s'est montré porté pour cette alliance, dont il se trouve honoré. Il dépendra de vous de m'écrire si vous voulez que je la demande dans les formes, et quant à la conclusion du mariage, mon cher, vous voudrez bien attendre jusque vers <538>l'hiver, pour que je mette entre ci et ce temps-là la dernière main à l'arrangement de vos finances. Je suis avec une sincère amitié, etc.

3. AU MÊME.

(Mai 1755.)



Mon cher frère,

Je suis bien aise d'avoir si bien rencontré vos intentions, et surtout que vous rendiez justice à la tendresse et à la véritable amitié que j'ai pour vous. J'écrirai aujourd'hui à la Reine douairière pour lui demander, comme il convient, son agrément pour faire en forme la demande de la princesse de Schwedt, et j'écrirai en même temps à ma sœur pour lui demander son consentement préalable; après quoi nous ferons la demande dans toutes les formes. Je vous embrasse, mon cher frère, en vous assurant de tous les sentiments tendres avec lesquels je suis, etc.614-a

4. AU MÊME.

(Mai 1755.)



Mon cher frère,

Je joins ici la réponse de ma sœur de Schwedt, par laquelle vous verrez l'entier accomplissement de vos souhaits. La demande en forme est déjà faite, et le consentement arrivé; sur quoi je n'ai point balancé de rendre vos feux et vos amours publics. Si vous le voulez, les promesses pourront se faire à mon retour de Stargard. Je pourrais passer par Schwedt, et les pré<539>liminaires s'y constateront.615-a Je vous embrasse de tout mon cœur, et je suis, etc.

5. AU MÊME.

(29 juillet 1755.)



Mon cher frère,

Je suis fâché qu'on vous ait alarmé pour si peu de chose. Je suis tombé de cheval,615-b mon cher frère, comme cent cavaliers tombent par an; je me suis un peu blessé et meurtri, mais d'ailleurs toujours à votre service et, à la danse près, en état de faire tout ce que vous voudrez, l'œil droit un peu poché, mais sans que j'en devienne aveugle, ou que j'en reste défiguré. Adieu, mon cher frère; je vous embrasse. L'œil me fait trop mal pour vous en dire davantage.

6. AU MÊME.

Le 22 mai 1757.

.... Je n'exigerai rien qui soit contre votre honneur, mon cher frère;616-a mais les Commando de couvrir des travailleurs ne se <540>donnent point à des princes du sang, parce que très-souvent l'ennemi les chasse.616-b

7. AU MÊME.

Breslau, 2 janvier 1758.

Vous n'avez, mon cher frère, qu'à faire venir ma belle-sœur.616-c Elle arrivera le 5 à Berlin, et pourra partir de là le G ou le 7. Je crois que ma sœur Amélie fera aussi un tour ici. Je souhaite que vous vous remettiez bientôt tout à fait.

8. AU MÊME.

(Breslau) 20 mars 1759.



Mon cher frère,

Je n'ai demandé de vos nouvelles que par l'amitié que j'ai pour vous, et non dans l'espérance de vous revoir ici. Votre tempérament a été si prodigieusement ébranlé par ces funestes fièvres chaudes que vous avez eues l'année passée, qu'il n'y a que le temps, la tranquillité et les remèdes qui puissent la rétablir tout à fait.617-a Je vous prie donc instamment, mon cher frère, de vous <541>tranquilliser l'esprit, de renoncer à celte campagne, et de faire usage de votre raison, pour que le chagrin ne contribue pas à miner vos jours et à renverser ce que l'usage de la médecine et des cures suivies qu'on veut vous faire prendre pourra rétablir. Je suis à présent sur le point de recommencer ma vie errante; ainsi je commence à vous demander excuse si vous ne recevez pas de mes lettres ou de mes réponses. Ce n'est pas manque d'amitié; mais l'embarras et le fardeau que je porte est si pesant, que vous ne devez pas trouver étrange que le temps et les fatigues m'interdisent ce que mon cœur désirerait. Faites-moi cependant le plaisir de me marquer quelquefois comme vous vous portez. Je pourrai du moins avoir des nouvelles sûres, et je les aime mieux que les faux bruits qui se répandent, et qui laissent quelquefois dans une cruelle incertitude. Adieu, cher frère; je vous embrasse, en faisant mille vœux pour votre conservation, vous assurant de la tendre amitié avec laquelle je suis, etc.

9. AU MÊME.

Bolkenhayn, 2 avril 1709.



Mon cher frère,

Il n'y a donc plus pour ma vieillesse que des événements de crainte à prévoir, et des objets douloureux qui s'offrent à ma vue. Ce n'est pas assez des cruelles pertes que notre famille a faites, j'en dois prévoir encore d'autres affligeantes et funestes. J'espère que ma sœur en réchappera encore; mais je voudrais bien que vous commenciez à m'écrire que cela va mieux avec vous. Depuis le temps que vous prenez des drogues, elles auraient dû faire quelque effet. L'on veut que vous preniez les eaux ce printemps; il faudra y aller, mon cher frère, et vous baigner, pour essayer de vous remettre. J'ai fait écrire pour des passe-ports,618-a <542>afin que rien ne vous arrête. Nous sommes ici dans l'attente des événements; mais la saison est si froide, qu'il ne sera guère possible de camper qu'en quatre semaines dans ces montagnes. Adieu, mon cher frère; j'ai toute sorte de choses à régler encore. Je vous embrasse bien tendrement, étant avec une parfaite estime, etc.

10. AU MÊME.

Reich-Hennersdorf, 15 juin 1759.

.... Ne pensez point à la guerre, mon cher frère, mais à vivre, mais à vous rétablir. Tâchez d'écarter toute idée fâcheuse et d'être aussi gai qu il vous est possible, et n'augmentez pas mes chagrins par la crainte de votre danger.

11. AU MÊME.

Fürstenwalde, 19 (août 1759).

Vous avez très-bien fait daller à Stettin. Nous avons été malheureux,619-a mon cher frère, parce que notre infanterie s'est impatientée un quart d'heure trop tôt. L'ennemi est joint par Hadik; toute l'armée veut marcher sur Berlin. Je me suis mis ici sur leur chemin; je crois que demain ou après-demain au plus tard nous aurons une bataille. Les officiers et moi, nous sommes résolus de mourir ou de vaincre; veuille le ciel que le commun soldat pense de même! Prenez soin de votre santé, et n'oubliez pas un frère qui vous aimera jusqu'au dernier soupir. Adieu.

Mes compliments au duc de Würtemberg, à Seydlitz, à We<543>dell, à tous les honnêtes gens qui ont bien combattu, et ma malédiction à tous les coïons qui se trouvent chez vous sans blessures.

12. AU MÊME.

Fürstenwalde, 28 août 1759.

Vous avez grande raison, mon cher frère, de me croire dans une situation difficile et épineuse. Cela finira comme tout finit dans le monde. Il faut de la fortune pour que ceci tourne à bien; les dés sont sur la table, le hasard en décidera. Attendez les événements sans vous inquiéter, et prenez soin de votre santé. Mes compliments à tous nos généraux blessés. Le prince de Würtemberg a ou mal lu, ou mal compris ma lettre; mais ce qu'il y a de vrai, c'est que, une grosse heure avant la fin de la bataille, il n'y avait plus de cavaliers sur tout le champ de bataille. Ce n'est pas la faute des généraux blessés, mais c'est ce qui nous a perdus.

13. AU MÊME.

Waldow, 5 septembre 1759.



Mon cher frère,

Je ne suis qu'un homme. Vous vous intéressez à ma conservation par amitié; mais, mon cher frère, l'État a subsisté avant moi, et se soutiendra après ma mort, s'il plaît à Dieu. Vous devez bien juger que, né sensible comme je le suis, j'ai souffert le martyre pendant trois semaines. Notre situation est moins désespérée qu'elle ne l'était il y a huit jours; mais je me vois entouré d'écueils et d'abîmes. Ma tâche est très-difficile, et, à moins de quelque miracle, ou de la divine ânerie de mes ennemis, il <544>sera impossible de bien finir la campagne. Mes compliments à tous nos blessés. Dites, s'il vous plaît, à Seydlitz que je souffre plus que lui : mon esprit est plus malade que sa main. Ma situation est sans cesse violente. Il n'y a plus d'honneur dans les troupes; le j...-f..... les a possédés presque tous; on ne sait à quel saint se vouer. Malgré tout cela, je fais bonne contenance avec mes coïons; mais je n'ose rien entreprendre d'audacieux avec eux. Je comprends très-bien que celle catastrophe n'a pas amélioré votre santé; mais il faut prendre sur soi dans ces occasions. Le mal qui nous accable n'est pas arrivé par votre faute; il ne faut donc pas vous en chagriner. Tout homme, pourvu qu'il vive, essuie des malheurs, et voit quelquefois, au travers de ces nuages, des rayons de bonne fortune; il faut supporter l'une et l'autre. Le bon temps, comme le mauvais, passe, et à la fin, notre terme nous conduit au tombeau. La vie est trop courte pour de longues afflictions. Voilà de la belle morale. Est-ce que je la pratique? Hélas! non; les premiers moments de la douleur sont trop violents; l'homme est plus sensible que raisonnable.621-a Soyez plus raisonnable que sensible, et rendez justice à l'amitié et à la tendresse avec laquelle je suis tout à vous.

14. AU MÊME.

Waldow, 10 septembre 1759.



Mon cher frère,

Depuis ma dernière lettre, Dresde a capitulé le jour que Wunsch a battu Maguire auprès des Scheunen. Wunsch de là est retourné à Torgau, que Saint-André voulait reprendre avec onze mille hommes qu'il a sous ses ordres; Wunsch l'a encore battu, lui a pris toutes ses tentes, marmites, havre-sacs et ustensiles de ce corps, avec trois cents prisonniers, six canons et quelques éten<545>dards. Finck le joint, et leur corps ensemble marchera sur le prince de Deux-Ponts, et reprendra Dresde. J'espère d'attirer en peu toutes ces armées autour de Dresde, pour les éloigner de mon pays; ce sera là, je crois, que cette campagne-ci se terminera.

Bien mes compliments au prince de Würtemberg, à Seydlitz, et à tous nos généraux blessés; j'espère que Seydlitz sera à présent tout à fait hors de danger; l'ébullition de sang le guérira de sa crampe à la mâchoire et de ses coliques, et comme il est au lit, il ne se refroidira pas. J'espère que les bouillons de vipère vous feront tout le bien que je désire; il faut calfeutrer votre santé pendant que la belle saison dure encore. Je crains l'hiver; il faudra beaucoup vous ménager pour le froid. Enfin, mon cher frère, j'ai encore deux cruels mois devant moi avant d'achever ma campagne. Dans ces deux mois, il peut arriver Dieu sait quel événement. Je vous embrasse de tout mon cœur, en vous assurant de la tendresse infinie avec laquelle je suis, etc.

15. AU MÊME.

(Baunau) ce 24 (septembre 1759).



Mon cher frère,

Je vous remercie des nouvelles que vous daignez me donner de nos officiers blessés. Faites-leur, je vous prie, à tous mes compliments. J'espère que Seydlitz en échappera, et qu'il se tirera tout à fait d'affaire. Vous devez bien juger que, dans la situation où je me trouve, je ne suis pas sans soins, sans inquiétudes, et sans beaucoup d'agitations; c'est la crise la plus affreuse où je me sois trouvé de ma vie. Voilà le moment où il faut vaincre ou mourir. Daun et mon frère marchent ensemble. Il se pourrait bien que toutes ces armées se rassemblassent ici, et qu'une bataille générale décidât de notre fortune et de la paix. Prenez soin de votre santé, cher frère; tranquillisez-vous, et attendez <546>en patience ce que le ciel ordonnera de nous. Je vous embrasse de tout mon cœur.

16. AU MÊME.

Elsterwerda, 12 novembre 1759.

.... Je vous demande pardon si je ne vous écris pas moi-même; je suis faible et fatigué du voyage.

17. AU MÊME.

(Freyberg) ce 15 (février 1760).



Mon cher frère,

Je me flatte que votre santé va mieux; du moins cela me parait par votre lettre. Notre situation paraît plus passable de loin que de près; on reforme des régiments, mais ce ne sont que des recrues, et à peine avons-nous seize officiers auprès de douze cents hommes. Tout cela ne forme qu'une puissance factice, et dont on peut faire peu d'usage un jour de combat, comme l'expérience ne l'a que trop prouvé. Toute l'armée est en cantonnements resserrés depuis l'hiver, et forme le cordon contre l'ennemi. Ne nous flattons pas pour l'avenir; je crains et je prévois des malheurs pour la campagne prochaine. Nous avons fait des pertes irréparables la campagne passée, et les suites accablantes ne s'en feront sentir que la prochaine campagne. Je vous dis la vérité; elle n'est pas agréable, et, pour l'ordinaire, elle ne flatte pas. Vous pouvez croire que toutes ces idées tristes ne me flattent guère, et que je ne suis pas gai; cependant cela ne m'empêche point d'être avec beaucoup de tendresse, etc.

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18. AU MÊME.

(Freyberg) ce 22 (avril 1760).



Mon cher frère,

J'espère que mon frère Henri vous aura fait mes compliments, et qu'il vous aura embrassé de ma part. Vous me faites de beaux remercîments pour un mauvais livre qui n'en vaut pas la peine. Ce livre m'a été volé, on m'a trahi; sans quoi jamais je ne l'aurais fait imprimer.624-a Mais c'est le moindre des maux qui me soient arrivés. Quant au sort qui nous attend cette campagne, je ne saurais vous dire ce que j'en pense. Tant de choses casuelles, tant de hasards y peuvent influer, que la pénétration humaine ne peut répondre de rien, surtout dans la position où je me trouve, environné d'ennemis très-supérieurs. Adieu, mon cher frère; je vous embrasse de tout mon cœur, vous assurant de la tendresse avec laquelle je suis, etc.

19. AU MÊME.

(Leipzig) 8 février (1761).



Mon cher frère,

Je sais que vos terres ont souffert par l'invasion des ennemis.625-a Je conçois l'embarras que vous en devez ressentir. Je ne suis pas, malheureusement, en état de réparer la brèche que vos finances et celles de tant de bons patriotes ont soufferte; je fais ce que je puis, et de bien bon cœur. Recevez donc comme une marque de mon amitié le peu que je vous envoie; ne faites pas attention à la somme, mais à l'intention de celui qui vous l'envoie, et <548>soyez persuadé que je serai toute ma vie avec une sincère tendresse, etc.

20. AU MÊME.

Meissen, 23 avril 1761.



Mon très-cher frère,

La part que vous venez de me donner de la grossesse de madame la princesse votre épouse m'a surpris agréablement, et je vous félicite de tout mon cœur d'une circonstance qui fait une époque mémorable, qui ne saurait que contribuer beaucoup à votre contentement et à celui de la princesse. Je vous prie, mon très-cher frère, d'être bien persuadé que j'y participe sincèrement, étant d'ailleurs avec la plus parfaite estime et une vraie tendresse de sentiments, etc.

Je vous félicite, mon cher frère; il faut que cet enfant devienne une merveille, car vous y avez travaillé six ans.

21. AU MÊME.

Camp de Wahlstatt, 18 août 1761.



Mon cher frère,

Les nouvelles que vous me donnez de ma sœur Amélie m'affligent beaucoup. Vous m'auriez fait plaisir d'ajouter un mot sur ce que les médecins espèrent de sa guérison. Je me flatte encore que sa jeunesse et son tempérament la tireront d'affaire. Je suis persuadé que vous y contribuerez autant qu'il dépendra de vous. Je ne vous mande rien d'ici, parce que ma lettre traverse le camp des ennemis pour vous être rendue; j'espère cependant <549>de pouvoir en quelque temps vous donner de bonnes nouvelles. Nous avons beaucoup de fatigues, et nous les supportons d'autant plus tranquillement, que nous avons eu, ce printemps et cet été, tout le temps de nous reposer. Nous avons eu différents petits avantages sur nos ennemis; je les passe sous silence, parce que cela ne décide de rien, et que, sans quelque grande fortune, ces brillantes bagatelles ne servent pas à grand' chose. Tout ce que j'apprends des affaires de Westphalie me donne bonne assurance de la campagne du prince Ferdinand. Nous ne parviendrons à la paix que par un chemin rude et semé d'épines, tel qu'on dit être celui qui mène en paradis; tout veut être acheté, tout a son prix dans ce monde; les succès sont achetés par de durs travaux, et l'on ne parvient à la tranquillité qu'après avoir essuyé les plus grandes inquiétudes. Je vous prie de ménager votre faible santé. Mes compliments à ma nièce ou à ma belle-sœur, qui va me faire d'un coup oncle et grand-oncle à la fois. Je souhaite qu'elle accouche heureusement d'un fils qui vous ressemble, à la santé près. Adieu, cher frère; ne m'oubliez pas, et soyez persuadé de ma tendre amitié.

22. AU MÊME.

Bunzelwitz, 24 septembre 1761.



Mon cher frère,

Votre lettre du mois passé ne m'a été rendue que ce moment. Nous avons été environnés d'une multitude d'ennemis, qui s'est dissipée comme le brouillard. Vous saurez sans doute tous les avantages que le général Platen a eus, tous les magasins qu'il a ruinés, et tous les prisonniers qu'il a faits sur les Russes. Ceci a obligé Buturlin à retourner en Pologne, et, faute de vivres, il sera contraint de passer la Vistule, de sorte que nous n'avons pour cette année aucune invasion à craindre de la part de ces barbares. Notre campagne de Silésie se terminera heureusement, <550>selon toutes les apparences; mais il faudra encore penser et s'arranger pour celle de l'année qui vient. Vous me faites plaisir de me mander que la santé de ma sœur commence à s'amender. Je fais des vœux pour que cela continue. Cependant je crois que si elle continue l'exercice, et qu'elle observe un bon régime, elle se rétablira entièrement. Je vous embrasse, mon cher frère, en vous assurant de la parfaite tendresse avec laquelle je suis, etc.

23. AU MÊME.

Strehlen, 5 novembre 1761.

Frédéric écrit à son frère pour le féliciter sur la naissance de la princesse Frédérique-Élisabeth-Dorothée-Henriette-Amélie, née à Magdebourg le 1er novembre 1761. Cette lettre est de la main d'un conseiller de Cabinet, et le Roi y a ajouté de la sienne les mots suivants :

Je souhaite, mon cher frère, que la fille qui vous est née soit plus heureuse que son oncle.

24. AU MÊME.

(Août 1763.)



Mon cher frère,

Je suis charmé que les fruits de Sans-Souci vous aient été agréables. Je serai attentif à vous en fournir de temps en temps. Il dépendra de vous de choisir pour votre aide de camp qui bon vous semblera, et de le nommer à la caisse de guerre, pour qu'on lui paye ses appointements. Le prince de Würtemberg est de retour de la Souabe, où il s'est arrangé avec son frère le mieux <551>qu'il l'a pu. Je vous envoie, mon cher frère, un tableau original de Rubens : j'espère que le sujet qu'il contient vous fera souvenir de votre promesse, vous assurant de la plus tendre amitié avec laquelle je suis, etc.

25. AU MÊME.

Ce 12 (avril 1761).



Mon cher frère,

Je suis bien aise de la confiance que vous avez prise en moi, et de ce que vous m'écrivez naturellement sur votre situation. Je vous répondrai de même, mon cher frère. Chacun rend justice dans l'armée à votre valeur et à la manière distinguée dont vous avez servi tant que votre santé vous l'a permis. Tout le monde sait que vous avez des infirmités qui vous empêchent de vous livrer aux fatigues comme autrefois. Ainsi, mon cher frère, vous pouvez être, de ce côté-là, très-tranquille, et ne vous point représenter des choses qui certainement ne sont point; car tout ce qui vous est arrivé est si évident et si connu de tout le monde, que la médisance et la malignité n'y trouvent aucune prise. Tout ce que j'ajoute à ceci n'est relatif qu'à des circonstances de famille qui méritent votre attention. La première est, mon cher frère, que le régiment vous appartient toujours, et que votre présence, ne fût-ce que pour peu de temps, inspire plus d'ambition aux officiers, principalement s'ils voient que vous distinguez les bons officiers des médiocres. La seconde chose regarde mon neveu; on a toutes les peines du monde de lui donner une certaine ambition, et s'il voit un de ses oncles qui quitte le militaire, il croira que c'est un exemple qu'il pourra suivre. Ainsi je vous prie de lui donner ce bon exemple, cependant en prenant tous ménagements, pour votre santé, convenables, et en vous fatiguant le moins que possible. Je vous parle, mon cher frère, du fond de mon cœur, et je vous dis sincèrement ce que je pense; faites <552>ce que vous pourrez sans vous incommoder. Pour notre neveu, enfin, que l'exemple de tous ses parents l'oblige à suivre la route que nous lui traçons. Je suis avec la plus tendre amitié, etc.

26. AU MÊME.

Ce 21 (octobre 1765).



Mon cher frère,

Vous aviez bien raison de penser que votre lettre m'affligerait sensiblement. On aime à se flatter tant qu'on peut, et l'on s'abuse. J'ai voulu d'abord me rendre à Schwedt, pour voir encore cette chère sœur630-a et l'assister de ce qui dépend de moi; bientôt cet affreux congé s'est peint à mes yeux avec tous les traits du désespoir sous lesquels il se présentait, que j'ai hésité, et que j'ai résolu de ne me rendre chez ma sœur qu'au cas qu'elle désirât ma présence. Voilà, mon cher frère, ce qui s'est passé dans mon cœur, et dont je vous rends compte. Je vous prie d'assurer notre bonne et chère sœur de toute la sensibilité que me cause sa situation. Elle m'est toujours présente éveillé, la nuit je rêve d'elle, et son idée ne me quitte point. Adieu, cher frère; puissiez-vous avoir de meilleures nouvelles à me donner! Toutefois soyez persuadé de la tendresse infinie avec laquelle je suis,



Ma très-chère sœur,631-a

Votre fidèle frère et serviteur.
Federic.

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27. AU MÊME.

(Octobre ou novembre 1765.)



Mon cher frère,

Vous pouvez juger facilement de l'impression que m'a faite votre lettre; mais sans m'épancher en plaintes, j'en viens d'abord à ce qui peut sauver ma sœur, et je ne vois, mon cher frère, que deux moyens. L'un est l'usage des diurétiques; le second est une légère incision à la jambe, pour faire écouler les eaux. Je ne crains que l'irrésolution des médecins à prendre leur parti, car, dans un cas comme celui-ci, il en faut prendre nécessairement. Pour moi, qui ne vois pas ma sœur, je me garde bien de décider d'ici ce qui peut lui convenir; mais le principal, à présent, c'est de presser les médecins à prendre leur parti, sans quoi ma sœur mourra, faute d'être secourue. Cothenius631-b arrivera, j'espère, demain matin là-bas. Je vous prie d'assurer ma bonne sœur de la plus vive tendresse, et d'être persuadé de tous les sentiments avec lesquels je suis, etc.

28. AU MÊME.

(13 ou 14 novembre 1765.)



Mon cher frère,

Vous m'annoncez la perte d'une parente tendrement aimée,632-a d'une amie fidèle, et d'une personne qui pouvait servir de modèle de vertu, trois qualités qui ne se trouvent que rarement dans le monde. Je sens toute la grandeur de la perte que je fais; elle m'est d'autant plus sensible, que, à mon âge, elle est irréparable. Mais je vous avoue que je ne me repens pas de n'avoir pas été présent à ce moment fatal, quoique ma douleur soit la même. Embrassez tous ses enfants en mon nom, et dites-leur <554>qu'ils peuvent compter que certainement, par mon attachement et ma tendresse pour eux, je tâcherai de diminuer la douleur que leur cause la perte d'une mère aussi respectable. J'entre dans tous les arrangements que ma sœur a pris pour sa fille cadette, et vous pouvez entièrement compter sur moi. C'est au moins un service que je puis lui rendre, toute morte qu'elle est. Je dois vous dire encore que je dois à ma sœur trente mille écus; je lui en ai payé les intérêts tous les quartiers de la Trinité. Si les enfants veulent l'argent, je m'offre à le leur payer entre ci et un an; s'ils veulent les intérêts, je continuerai de les leur payer de même. Je vous prie de le leur dire. Voilà, mon cher frère, un triste sujet de correspondance. Veuille le ciel que je ne vive pas assez longtemps pour recevoir encore de pareilles nouvelles! Je vous embrasse de tout mon cœur, étant avec le plus tendre attachement, etc.

29. AU MÊME.

Ce 22 (novembre 1760).



Mon cher frère,

C'est toujours avec une douleur nouvelle que je m'occupe633-a de ce qui concerne une personne que je regrette en vain. Cependant, comme je lui manquerai aussi peu de fidélité après sa mort que je lui en ai manqué pendant sa vie, vous pouvez assurer ses filles mes nièces que, en tout ce qui dépend de moi, je lâcherai d'adoucir la perte qu'elles ont faite, et elles trouveront en moi le même attachement qu'en leur mère. Mais, mon cher frère, tout, ce que je puis leur dire ne remplace pas ce que la mort vient de leur arracher. Pour vous, vous savez, mon cher frère, que je vous aime si sincèrement et si tendrement, que vous ne pouvez hériter de la tendresse que j'ai eue pour ceux qui ne sont plus, parce qu'on ne saurait vous aimer ni estimer plus que je le fais. Je souhaite que nous ayons des matières plus agréables à <555>traiter que celles qui malheureusement ont fait les sujets de nos tristes discussions. Que votre santé, d'ailleurs si délicate, ne souffre pas du juste chagrin qui vous navre, et que nous vous conservions longtemps! Étant avec les sentiments les plus sincères et les plus inviolables, etc.

30. AU MÊME.

(Décembre 1765.)



Mon cher frère,

Comme on dit en ville que vous arrivez aujourd'hui à Friedrichsfelde, je prends la liberté de vous envoyer une bagatelle que je vous prie de recevoir en bonne part. Si vous l'agréez je viendrai un jour chez vous pour vous voir, ainsi que ma nièce. Je ne NOUS parlerai de rien de fâcheux qui puisse toucher à une plaie qui saigne encore. Je suis avec la plus tendre amitié, etc.

31. AU MÊME.

Ce 20 (décembre 1765).



Mon cher frère,

Je suis bien aise de savoir que j'aurai bientôt la satisfaction de NOUS revoir, et je compte alors, mon cher frère, que nous pourrons nous entretenir sur tout ce qui regarde feu notre bonne sœur et ses enfants. Prenez toutefois bien garde à voire santé, et conservez-vous pour une famille qui vous aime, et pour un frère qui est avec les sentiments de la plus sincère tendresse, etc.

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32. AU MÊME.

Potsdam, 8 juin 1767.



Mon très-cher frère,

Tout porté que je sois à vous faire plaisir, je n'ai cependant pu me dispenser de confirmer la sentence que l'auditoriat général a prononcée contre le lieutenant de Schmettau,634-a de votre régiment. Il est condamné à trois mois de forteresse, et vous conviendrez, mon cher frère, qu'il est quille à assez bon marché pour les excès qu'il a commis. Je suis, dans les sentiments d'une parfaite estime et amitié, etc.

Le cas où se trouve Schmettau n'est pas pardonnable, mon cher frère; il est contre les lois de toute société qu'un particulier se fasse justice à lui-même; il a pensé tuer un homme, et pareil acte de violence ne saurait demeurer impuni pour l'exemple.

33. AU MÊME.

Le 2 décembre 1767.



Mon cher frère,

Je suis charmé que mes fruits vous aient fait plaisir. Ce sont les marques de la fécondité de ma vigne.635-a Quand la vôtre, mon cher frère, nous produira-t-elle, non pas des raisins, mais de beaux jeunes neveux, dont nous avons si grand besoin? Faites-en, je vous prie; rien ne pourrait augmenter la tendresse que j'ai pour vous, si elle peut s'augmenter, que de recevoir de vous, mon cher frère, une nouvelle aussi agréable. Je suis avec la plus tendre estime, etc.

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34. AU MÊME.

(Janvier 1768.)



Mon cher frère,

Je ne vous souhaite que de la santé. Tout le monde est persuadé de votre bonne volonté et de votre noble ambition, dont vous avez donné tant de marques pendant la guerre. Il ne vous manque, mon cher frère, qu'un corps plus robuste, ce que vous ne sauriez vous donner, et ce que la nature donne ou refuse aux hommes selon son caprice. Je suis bien aise que vous approuviez le faible monument que j'ai élevé à notre pauvre neveu,636-a et je puis vous assurer que je n'ai dit sur son sujet que la vérité toute simple et toute pure. Je souhaite que ce soit le dernier de mes parents dont j'aie à déplorer la perte (j'en excepte le beau-père636-b et le margrave Henri,636-b car je ne les compte pas de la famille), et je vous prie de me croire avec la plus tendre estime, etc.

35. AU MÊME.

Potsdam, 15 septembre 1768.



Mon très-cher frère,

Votre lettre du 4 de ce mois m'a été rendue ici, à mon retour de Silésie, et son contenu m'a fait un plaisir infini. Je suis charmé d'apprendre que vous vous portez bien, et que la santé de la princesse votre chère épouse se raffermit de jour en jour par les eaux qu'elle prend à Spa. Mais ce qui a mis le comble à ma joie, c'est l'espérance que vous me donnez, mon très-cher frère, de pouvoir m'annoncer dans quelques mois d'ici que nos vœux vont <558>s'accomplir, et que la princesse se trouve enceinte. J'en attends la nouvelle avec la dernière impatience, et ce sera assurément une très-grande satisfaction pour moi et pour toute notre maison royale. En attendant, je saisis cette occasion avec empressement pour vous renouveler les assurances de cette tendresse fraternelle et inaltérable avec laquelle je ne cesserai jamais d'être, etc.

Les nouvelles que vous m'écrivez, mon cher frère, me donnent d'agréables espérances; mais souvenez-vous, je vous prie, qu'il nous faut des réalités d'une ou d'autre manière; le temps presse, et il est précieux.

36. AU MÊME.

Potsdam, 2 novembre 1768.

.... Je suis charmé, mon cher frère, de la convalescence de votre fille; mais je vous conjure par tout ce qu'il y a de sacré de ne point oublier de quoi je vous ai entretenu ici, et sur quoi j'ai si fort insisté. Je dois vous presser plus que jamais d'accomplir votre promesse. Je vous embrasse du fond de mon cœur.

37. AU MÊME.

Potsdam. 15 décembre 1768.



Mon très-cher frère,

Toutes les occasions où je puis vous témoigner ma tendresse fraternelle me sont infiniment agréables, et je les saisis toujours avec le plus grand empressement. C'est dans la même vue que je vous ai fait présenter en dernier lieu le mouton de Sibérie; et quoique ce ne soit qu'une bagatelle, vous lui avez pourtant fait l'accueil <559>auquel je m'attendais. Vous ne sauriez croire, mon très-cher frère, combien je suis charmé de recevoir toujours de nouvelles assurances de votre amitié, et vous pouvez être très-persuadé que je ne désire pas moins de vous embrasser à Berlin en bonne santé. Je compte d'avoir cette satisfaction demain, et de vous renouveler de bouche combien je vous aime et avec combien de vérité je suis, etc.

Souvenez-vous, mon cher frère, que je mets toute mon espérance en vous.

38. AU MÊME.

Potsdam, 17 mai 1769.



Mon très-cher frère,

Vous n'auriez assurément pu me donner une nouvelle plus agréable que celle, contenue dans votre lettre du 14 de ce mois, de la grossesse de ma chère nièce, la princesse votre épouse. Je vous en félicite de tout mon cœur, aussi bien que la princesse; et prenant, au surplus, une bien sincère part à cet heureux événement, il ne me reste, mon cher frère, que de vous réitérer à cette occasion les assurances de la véritable estime et tendresse avec lesquelles je suis, etc.

Je vous félicite de tout mon cœur, mon cher frère, de la bonne, nouvelle que vous venez de me donner.

<560>

39. AU MÊME.

Potsdam, 10 août 1769.



Mon cher frère,

Comme je pars bientôt pour la Silésie, et que je ne sais pas précisément quand la princesse votre épouse accouchera, j'ai cru devoir vous prier, mon cher frère, de vous servir d'un accoucheur dans cette occasion, parce que les chirurgiens sont plus habiles que les sages-femmes, et que même, en cas de danger, il faut toujours avoir recours à eux. Sans chirurgien, ma nièce de Hollande était perdue. Enfin j'envisage la prière que je vous fais comme absolument nécessaire, et je ne doute point que, par l'amitié que vous m'avez toujours témoignée, par la tendresse que vous avez pour votre femme, et par l'importance d'un héritier, dont l'État a si grand besoin, vous ne consentiez à mon instante prière. Vous augmenterez par là, s'il est possible, la tendresse, la considération et le fidèle attachement que j'ai pour vous, étant, etc.

40. AU MÊME.

Ce 21 (octobre 1769).



Mon très-cher frère,

Vous jugerez facilement de la joie que m'a causée une nouvelle aussi bonne et aussi intéressante pour le pays que pour la famille,640-a dont vous me donnez part. Je m'en réjouis du fond de mon cœur, et je vous prie d'en témoigner ma sensibilité à la princesse, à laquelle je souhaite qu'elle relève heureusement de couche. Voici, mon cher frère, un petit embarras où je me <561>trouve. L'électrice de Saxe vient d'arriver;640-b je ne saurais la quitter de bonne grâce, de sorte que si vous voulez bien attendre avec le baptême pour le jour qu'elle ira à Berlin, ce qui sera à peu près mardi, au plus tard mercredi, et alors, si vous voulez, toute la famille pourra s'y trouver; et comme cependant je suis obligé de faire les honneurs à l'Électrice, il me semble que si nous venons tous au baptême l'après-midi, ce sera le temps qui accommodera le mieux chacun en particulier. Je vous embrasse mille fois, mon cher frère, en faisant mille vœux pour vous, et en vous assurant de la tendresse infinie avec laquelle je suis, etc.

41. AU MÊME.

Ce 23 (octobre 1769).



Mon cher frère,

Le baptême pourra se faire vendredi, comme vous le désirez. L'Électrice se fera un plaisir d'être marraine et d'y assister, mon cher frère, de sorte que tout s'arrangera selon vos désirs. L'Électrice viendra le mercredi à Berlin, où j'espère d'avoir le plaisir de vous embrasser et de vous assurer de toute la tendresse avec laquelle je suis, etc.

42. AU MÊME.

Ce 11 (avril 1770).



Mon cher frère,

Je vous rends mille grâces des bonnes nouvelles que vous venez de me donner. Vous pouvez croire qu'elles me font un plaisir <562>sensible, et j'espère qu'à présent tout réussira à souhait. Il ne nous reste qu'à désirer que votre épouse accouche heureusement. Alors tous mes vœux seront exaucés. J'approuve et entre, d'ailleurs, à tout ce que vous proposez; comme toutes ces démarches sont exactement et bien compassées, il faut que tout tourne de la manière que je l'espère, pour l'avantage de la maison et pour votre satisfaction particulière. Je vous embrasse mille fois, mon cher et bon frère, en vous assurant de la tendresse infinie avec laquelle je suis à jamais, etc.

43. AU MÊME.

(24 mai 1770.)



Mon cher frère,

Je bénis le ciel que tout se soit aussi heureusement passé. Je fais des vœux pour vous premièrement, et pour la femme, et pour l'enfant.642-a Je vous rends grâce de ce que vous voulez bien m'accepter pour parrain. Si ma bénédiction peut être de quelque poids, vous pouvez compter sur elle. Dieskau642-b tirera tout le canon qu'on tire pour des filles. Je souhaite que celle-ci ait un meilleur destin que son aînée. Je vous embrasse tendrement, mon bon et cher frère, en vous assurant de toute l'estime et de l'attachement avec lequel je suis, etc.

Mille compliments à la chère accouchée.

<563>

44. AU MÊME.

Potsdam, 21 juillet 1770.



Mon très-cher frère,

Dans la supposition que vous me ferez le plaisir de m'accompagner au camp autrichien en Moravie,642-c je suis bien aise de vous avertir que, m'étant fait commander un justaucorps blanc, sans étoile, pour m'en servir audit camp, où ceux de ma suite en porteront de la même couleur,643-a il conviendra que vous fassiez également tenir prêt un justaucorps blanc, sans étoile ni autre marque distinctive, galonné ou brodé en argent, selon que vous le jugerez à propos, pour votre usage audit camp autrichien : et je suis charmé de vous réitérer à cette occasion les sentiments d'estime et d'amitié avec lesquels je suis, etc.

45. AU MÊME.

Potsdam, 17 septembre 1770.



Mon très-cher frère,

Le désir que vous me témoignez, dans votre lettre du 16 de ce mois, d'assister aux manœuvres prochaines m'a été d'autant plus agréable, qu'il me procurera la satisfaction de vous voir. Au reste, et comme l'électrice douairière de Saxe arrivera ici le 26 de ce mois, et que je serai bien aise de voir, à cette occasion, mes chères nièces la princesse votre épouse et la princesse Philippine643-b chez moi, je vous prie, mon cher frère, de leur dire de ma part qu'elles me feront plaisir si elles veulent bien se rendre <564>ici le même jour, vers le temps du dîner. En attendant, je suis avec la plus parfaite estime et amitié, etc.

46. AU MÊME.

Le 3 mars (1771).



Mon cher frère,

J'ai travaillé cet hiver à un Essai de tactique et de castramétrie pour mes généraux. Cet ouvrage vient d'être imprimé,644-a et je vous prie, mon cher frère, d'en accepter un exemplaire. J'espère que vous prendrez toutes les précautions pour qu'on n'en tire point de copie, et qu'il ne tombe en aucune main étrangère, car cela est fait pour nos officiers, et non pas pour éclairer nos ennemis. Je suis avec toute la tendresse imaginable, etc.

47. AU MÊME.

Ce 22 (mai 1771).



Mon cher frère,

Nous célébrerons demain votre jour de naissance militairement. Je boirai à votre santé du fond de mon cœur, en faisant mille vœux pour votre prospérité et pour votre conservation. J'ai vu votre régiment, où l'on remarque les progrès qu'il a faits depuis l'année passée; mais l'absence du chef et du colonel ne pouvait se réparer par ceux qui les suivent. En gros, nos manœuvres vont bien, et j'ose dire mieux que chez les Autrichiens; et j'ai encore la satisfaction, dans ma vieillesse, de voir renaître l'armée de ses cendres. Je vous embrasse mille fois, mon bon frère, en <565>vous assurant de l'estime et de la tendresse infinie avec laquelle je suis, etc.

Mille amitiés de ma part à la princesse.

48. AU MÊME.

Potsdam, 12 novembre 1771.



Mon très-cher frère,

La nouvelle que je viens d'apprendre de la naissance du prince que ma chère sœur la princesse votre épouse nous a donné645-a m'a causé trop de joie pour que je tarde un moment de vous témoigner, mon cher frère, combien je participe tendrement à celle que vous devez naturellement ressentir d'un événement aussi heureux et satisfaisant que celui de l'augmentation de notre famille. Recevez-en, mon très-cher frère, les assurances les plus sincères et conformes aux vœux ardents que je fais pour votre rétablissement, et soyez toujours fortement persuadé des sentiments de la plus parfaite estime et tendresse dans lesquels je suis à jamais, etc.

Je vous félicite du fond de mon cœur, mon bon et cher frère, de ce que la princesse est accouchée d'un fils. Cela me fait un sensible plaisir. Vous me le deviez après les inquiétudes que j'ai eues pour vous pendant votre maladie. Que Dieu vous bénisse et vous conserve! Ce sont des vœux qui partent du fond de mon cœur.

<566>

49. AU MÊME.

Ce 21 (novembre 1771).



Mon très-cher frère,

Je suis bien charmé, mon bon frère, d'apprendre par vous-même la nouvelle de votre convalescence. Mais souffrez que je vous conjure en même temps d'employer à présent les plus grands ménagements pour votre santé, et de les continuer pendant tout l'hiver. Ces pleuropneumonies exigent qu'on se ménage autant dans la convalescence que dans la maladie même. C'est pourquoi, mon bon, je me flatte que, ne fût-ce que par amitié pour moi, vous continuerez de vous observer cet hiver et le printemps prochain, et de ne rien entreprendre qui surpasse vos forces. Je vous embrasse, mon cher frère, en vous assurant de la tendresse infinie avec laquelle je suis, etc.

50. AU MÊME.

Le 25 avril 1772.



Mon bon frère,

Je n'ai jamais douté de votre bonne volonté pour tout ce qui est du service, mon cher frère; mais entendez, je vous prie, les représentations d'un frère qui vous aime, et qui, pour conserver votre santé, désirerait que vous voulussiez différer votre départ jusqu'au commencement de mai, pour cette année seulement. Ensuite vous ferez ce que vous jugerez à propos. Je pourrais avoir également le plaisir de vous voir ici le 1er de mai, et de vous prier en même temps de vous raccoutumer insensiblement à l'air et à la fatigue, et de ne point commencer d'abord par en vouloir trop faire. J'espère que vous jugerez que ces représentations partent d'un cœur qui vous aime, qui s'intéresse à votre conservation, et d'un frère qui sera jusqu'au dernier soupir, etc.

<567>

51. AU MÊME.

(Potsdam) ce 27 (juin 1772).



Mon cher frère,

Comme je compte de recevoir ici la reine de Suède mercredi le 31, je vous prie de vouloir m'honorer, vous, votre épouse et la princesse Philippine, de votre présence, pour que j'aie le plaisir de vous assurer de vive voix de la tendresse infinie avec laquelle je suis, etc.

52. AU MÊME.

Potsdam, 8 août 1772.



Mon très-cher frère,

Très-sensible au tendre souvenir de ma chère sœur la reine de Suède, de même qu'à celui de ma nièce la princesse sa fille,647-a dont je reçois avec un véritable plaisir les assurances par la lettre que vous venez de m'écrire, je reconnais également avec bien de la sensibilité les vœux que vous voulez bien me faire à l'occasion de mon prochain voyage de Silésie. Je n'en fais pas moins, soyez-en assuré, mon cher frère, pour celui que vous allez faire à Sonnenbourg, où j'espère que vous trouverez les défrichements que j'y ai ordonnés en si bon train, que vous aurez lieu d'en être satisfait. C'est toujours dans les sentiments d'une parfaite estime et tendresse que je suis à jamais, etc.

Je vous suis très-obligé, mon cher frère, de la commission de ma sœur dont vous vous acquittez. J'ai entendu dire que la soirée d'Oranienbourg a été bien triste. Je plains notre pauvre sœur, en lui souhaitant mille prospérités dans cet abominable pays où elle retourne. J'espère, mon cher frère, que vous serez content des défrichements qu'on a commencé à faire auprès de <568>Sonnenbourg. Le tout ne pourra être achevé que l'année prochaine; mais comme j'ai passé dans ces contrées, tout était en train, tout travaillait. Je vous embrasse de tout mon cœur.

53. AU MÊME.

Potsdam, 12 août 1772.



Mon très-cher frère,

Je me suis bien imaginé que la soirée d'Oranienbourg se passerait tristement, mais je n'ai jamais cru que cela irait aussi loin que le détail que vous avez la bonté de me faire me le fait voir. Cependant, les premiers mouvements étant ordinairement les plus forts, j'espère que le temps dissipera toute cette tristesse aussi bien chez la Reine qu'auprès de la princesse, à mesure qu'elles approcheront du moment de revoir leurs fils et frères.

Au reste, je suis fâché, mon cher frère, que, étant sur le point de partir pour la Silésie, je sois empêché de vous réitérer de ma main les assurances de la plus parfaite estime et tendresse avec lesquelles je suis à jamais, etc.

Je vous demande pardon, mon bon frère, de ne vous pas avoir répondu moi-même; mais un grand jour de poste comme celui d'aujourd'hui m'en a empêché. Cependant je vous embrasse bien tendrement.

<569>

54. AU MÊME.

Le 29 octobre 1772.



Mon cher frère,

Je suis charmé que nous nous soyons rencontrés sur l'établissement de la princesse Philippine;649-a j'espère qu'elle pourra être heureuse dans sa nouvelle patrie. Cela vaut mieux, mon cher frère, que tout ce qu'on aurait pu faire pour elle en Suède. Elle y est sûre du jour et du lendemain, au lieu qu'en Suède personne ne peut répondre de son sort vingt-quatre heures. Je participe sincèrement au plaisir que cet établissement vous fait, comme à tout ce qui peut vous arriver d'heureux et d'agréable, étant avec toute la tendresse possible, etc.

55. AU MÊME.

Potsdam, 1er novembre 1772.



Mon très-cher frère,

Chaque princesse de feu mon beau-frère le margrave de Schwedt ayant eu de ma part dix-huit mille écus pour suppléer à sa dot, la princesse Philippine peut s'attendre à la même faveur à l'occasion de son mariage avec le landgrave de Hesse-Cassel, et je n'oublierai pas de lui faire toucher cette somme en temps et lieu. Pour le trousseau, au contraire, feu le Margrave l'a fourni lui-même à ses deux princesses aînées; et celui de la princesse Philippine exigera d'autant moins de frais, qu'elle est déjà très-bien pourvue en habits et autres nippes. J'y ajouterai cependant, par tendresse pour elle, encore une robe; et je me flatte, mon très-cher frère, que vous y reconnaîtrez de nouveau les égards que j'ai <570>à votre intercession, ainsi que le tendre attachement que j'ai pour ma chère nièce, et avec lequel je ne cesserai jamais d'être, etc.

J'ai eu tant d'affaires aujourd'hui, mon cher frère, que je ne saurais vous écrire moi-même.

56. AU MÊME.

Le 6 novembre 1772.



Mon cher frère,

Pour vous mettre bien au fait de ce que je m'engage à donner à ma nièce, je dois vous dire, mon cher frère, que la dot que je paye est de dix-huit mille écus. J'ai commandé deux robes, une de drap d'argent, et l'autre d'une étoffe riche; j'ajouterai encore à ceci la bague de promesse, pour que nous nous entendions bien, et que la princesse Philippine ne fasse pas d'inutiles dépenses. Je suis bien aise, mon cher frère, que vous soyez content de tout ceci. Mon intention n'est autre que de vous obliger et servir dans toutes les occasions qui pourront se présenter, et de vous donner des marques de la tendresse infinie avec laquelle je suis, etc.

Mille amitiés à votre épouse.

57. AU MÊME.

(18 novembre 1772.)



Mon cher frère,

Je vous félicite de tout mon cœur de la bonne nouvelle que vous me donnez. Vous pouvez être persuadé que personne n'y <571>prend une part plus sincère que moi. Je vous prie de faire mille amitiés et tendresses à l'accouchée de ma part. Je me ferai un plaisir d'être parrain de cet enfant,651-a m'intéressant sincèrement à tout ce qui vous appartient. Je suis avec autant de tendresse que d'estime, etc.

58. AU MÊME.

Potsdam, 22 novembre 1772.



Mon très-cher frère,

Si vous voulez différer le baptême de votre prince nouveau-né jusqu'à samedi prochain 28 de ce mois, vous me ferez plaisir, et je viendrai alors le tenir moi-même sur les fonts. Mes occupations ne me permettent point de prendre un autre jour; et en assurant la princesse votre épouse de toute ma tendresse, je suis on ne saurait plus parfaitement, etc.

59. AU MÊME.

Ce 24 (novembre 1772).



Mon cher frère,

J'espère d'avoir le plaisir, mon cher frère, de dîner chez vous samedi à midi, d'assister au baptême, et de vous féliciter moi-même de l'heureuse augmentation de votre postérité. Vous priant de me croire avec toute la tendresse imaginable, etc.

Daignez faire mes amitiés à l'accouchée.

<572>

60. AU MÊME.

Berlin, 9 janvier 1773.



Mon très-cher frère,

Si vous voulez, nous pourrons signer demain vers midi, dans les appartements de la Reine, le contrat de mariage de ma chère nièce la princesse Philippine, et lui faire prêter le serment de renonciation ordinaire. Mais pour le dîner chez Sa Majesté, il faudra bien le remettre à un autre jour, puisque ladite princesse se trouvera encore dans son négligé, et qu'il lui faut laisser le temps de mettre ses atours de noces.

Je suis avec les sentiments de tendresse que vous me connaissez, etc.

61. AU MÊME.

Potsdam, 10 décembre 1778.



Mon très-cher frère,

Vous rendez bien justice à mes sentiments fraternels en ne mettant aucun doute dans cette part vive et sincère que j'ai prise à la perte très-sensible que vous venez de faire par la mort du prince votre fils aîné.653-a Je sens toute l'amertume dont votre cœur paternel doit être chargé; mais je vous conjure en même temps de la manière la plus tendre et la plus affectueuse de mettre à votre juste douleur les bornes que le suprême arbitre de nos destinées et votre propre conservation vous demandent dans ces tristes conjonctures. Ma chère nièce votre digne épouse, ainsi que vos chers enfants, s'attendent avec moi à cette résignation. Elle est seule capable d'adoucir votre affliction, et je souhaite que ce ne soit désormais qu'à des événements heureux et agréables <573>que je sois appelé à vous renouveler les sentiments de cette tendresse fraternelle avec lesquels je ne cesse d'être, etc.

62. AU MÊME.

Potsdam, 12 décembre 1773.



Mon très-cher frère,

Comme je ne saurais mieux employer l'ordre de l'Aigle noir dont feu le prince votre fils aîné a été décoré qu'en le conférant au prince votre second fils,654-a je vous prie, mon cher frère, d'en disposer en sa faveur, et d'être en même temps bien persuadé des vœux ardents que je fais pour sa conservation, étant toujours avec une parfaite estime et tendresse, etc.

63. AU MÊME.

Potsdam, 24 avril 1774.



Mon très-cher frère,

Très-sensible à la part sincère que vous voulez bien prendre à la maladie qui m'est survenue, je vous dirai, mon cher frère, qu'elle consistait, au commencement, dans une espèce d'érésipèle nommé Blatterrose,655-a accompagné d'une fièvre assez forte, laquelle, quoique diminuée de beaucoup, ne m'a cependant pas tout à fait quitté, ayant encore gardé quelque ressentiment de goutte à la main, qui ne sera pourtant pas de durée. Et étant au reste charmé de voir que vous, mon cher frère, jouissez à <574>présent d'une bonne santé, je suis toujours avec une parfaite estime et tendresse, etc.

64. AU MÊME.

Potsdam, 1er mai 1774.



Mon très-cher frère,

Je vous ai mille obligations, mon cher frère, de l'intérêt que vous voulez bien prendre et me témoigner de nouveau sur l'état de ma santé, qui, Dieu merci, va si bien, que je commence déjà à sortir, ce qui, par le beau temps qu'il a fait tous ces jours passés, et qui continue encore, ne contribue pas peu à mon rétablissement, de sorte que je me réjouis déjà d'avance de vous voir dans une quinzaine de jours, et de vous confirmer de vive voix les sentiments de parfaite estime et tendresse dans lesquels je suis à jamais, etc.

Je vous rends grâce, mon bon frère, de la part que vous prenez à ma santé. J'ai eu un érésipèle sur la poitrine et le dos, et une humeur goutteuse à la main droite; mais le mal est passé, et il ne me reste que de la faiblesse.

65. AU MÊME.

Ce 23 (mai 1774).



Mon très-cher frère,

Comme c'est aujourd'hui votre jour de naissance, vous voudrez bien que je vous témoigne la part sincère que je prends à votre personne, à votre prospérité, comme à votre conservation. Je <575>ne puis vous donner dans ce temps qu'une fête militaire; et quoique je parte, je célébrerai votre jour de naissance dans le fond de mon cœur. Dès que je serai de retour de Prusse, je vous ferai payer, mon cher frère, l'argent que vous savez. C'est en me recommandant à votre précieux souvenir que je vous prie de me croire avec toute la tendresse possible, etc.

66. AU MÊME.

Potsdam, 7 juillet 1774.



Mon très-cher frère,

Vous êtes trop obligeant, mon très-cher frère, dans le jugement que vous portez de mes défrichements du côté de Sonnenbourg, et vous donnez des couleurs bien riches au tableau que vous en faites dans votre chère lettre du 7 de ce mois. J'y reconnais les sentiments d'un tendre frère, qui veut bien leur attribuer cette perfection que je voudrais pouvoir leur donner pour mériter son suffrage éclairé, et je continuerai à y donner tous mes soins pour les rendre dignes de vos applaudissements. En général, je serai toujours très-flatté si dans cette partie, comme dans toutes les autres, je puis avancer vos intérets ou contribuer à votre satisfaction, et vous convaincre de plus en plus, mon très-cher frère, qu'on ne saurait rien ajouter à la vivacité et à la tendresse des sentiments avec lesquels je ne cesserai jamais d'être, etc.

Si vous voulez me faire le plaisir, mon cher frère, de venir ici la semaine prochaine avec la princesse, mardi ou mercredi, j'aurai la satisfaction de rassembler ici une partie de la famille et de vous embrasser.

<576>

67. AU MÊME.

Potsdam, 29 juin 1775.



Mon très-cher frère,

J'attends ici, le 11 de juillet, mesdames la landgrave de Hesse-Cassel657-a et la princesse épouse du duc Eugène de Würtemberg,657-b vos belles-sœurs; et vous me ferez un plaisir bien sensible, mon très-cher frère, si vous voulez vous rendre également ici ce jour-là avec ma chère nièce votre épouse, pour prendre part à la joie que je ressentirai de voir rassemblée auprès de moi toute la famille de notre chère sœur défunte.657-c Je vous attends avec un empressement conforme à cette tendresse fraternelle avec laquelle je suis invariablement, etc.

68. AU MÊME.

Potsdam, 2 octobre 1775.



Mon très-cher frère,

Je suis très-charmé des bonnes nouvelles que m'apprend votre lettre du 30 de septembre dernier, et votre heureux retour à Berlin me fait également plaisir. Je vous en félicite de bon cœur. Pendant votre absence, la goutte m'a pris de nouveau à la main droite; mais j'espère que ce ne sera pas pour longtemps, et que plutôt j'en serai guéri dans peu. En attendant, je ne cesse de former des vœux pour que votre santé ne souffre aucune atteinte, et je vous offre pour garant de leur vivacité cette tendresse parfaite et inaltérable avec laquelle je suis, etc.

<577>P. S. C'est ce même accès de goutte qui m'empêche de signer la présente de ma main. Vous voudrez donc bien agréer, mon très-cher frère, que j'y fasse substituer, en ma présence, l'empreinte de mon sceau particulier, afin de vous confirmer tout son contenu.

(L. S.)

69. AU MÊME.

Le 12 janvier 1776.



Mon très-cher frère,

La faiblesse que la goutte m'a laissée m'empêche encore de bien marcher, de me tenir debout, et surtout de monter ou de descendre des escaliers. C'est, mon cher frère, ce qui me prive de la satisfaction de vous voir. J'avais espéré de pouvoir aller à Berlin le jour de naissance de mon frère Henri; je suis obligé d'y renoncer, à cause de mes infirmités. Cela m'oblige, mon cher frère, d'avoir recours à vos offices obligeants. Voulez-vous bien inviter, le 18, mon frère Henri au château, et tenir lieu de l'hôte à table le midi et le souper également, comme au bal? Tout est ordonné; il n'y manquera que ma personne, que je vous prie de représenter, et de marquer à notre frère tout ce que vous pourrez de plus tendre et de plus affectueux; je ne vous donnerai certainement pas un démenti. Vous ajouterez cette obligation à celles que je vous ai déjà, vous assurant de toute la tendresse et de tout l'attachement avec lequel je suis, etc.

<578>

70. AU MÊME.

Le 17 mai 1776.



Mon très-cher frère,

J'aurai le plaisir de vous voir après-demain, le 19 de ce mois, à Spandow. Ayez la bonté, mon cher frère, de faire sortir les régiments à onze heures. Je vous prie de rester à cheval, car je ne suis pas encore en état de pouvoir marcher à pied; et si nous pouvions dîner au rez-de-chaussée, cela me ferait grand plaisir, car je monte et descends les escaliers avec beaucoup de peine. Je vous demande pardon, mon cher frère, de ce petit détail de mes infirmités; mais, quoique je fasse tout ce qui m'est possible, mes forces ne répondent pas encore à ma bonne volonté. Je suis avec toute la tendresse imaginable, etc.

71. AU MÊME.

Potsdam, 8 juillet 1776.



Mon très-cher frère,

C'est pour vous inviter de venir me voir ici le 12 de ce mois, vers midi, que je vous écris cette lettre. La princesse, madame votre épouse, voudra bien aussi me faire le plaisir de s'y rendre en même temps, pour partager avec moi la satisfaction que nous causera l'arrivée de sa sœur la princesse de Würtemberg, qui sera également rendue ici, avec le prince son époux et les princesses ses filles, ledit 12 de ce mois. Je suis avec des sentiments de tendresse, etc.

<579>

72. AU MÊME.

Potsdam, 5 septembre 1776.



Mon très-cher frère,

Grâce au ciel, je suis retourné en très-parfaite santé de mon voyage de Silésie; et, infiniment charmé de l'empressement fraternel que vous manifestez dans votre lettre d'hier d'en apprendre l'agréable nouvelle, je vous la donne, mon très-cher frère, avec un cœur qui vous est entièrement attaché, et qui, par un juste réciproque, ne cesse de former mille vœux ardents pour la conservation de vos jours et de votre prospérité.

Quant à notre neveu le Prince de Prusse, c'est le 25 de ce mois que je voudrais qu'il se rendît à Sonnenbourg; et je vous prie, mon très-cher frère, de vouloir bien lui adresser votre invitation en conséquence. Comme le motif de ce voyage vous est connu, je n'ai pas besoin de déterminer plus particulièrement son retour. Il pourra s'y arrêter aussi longtemps que ce motif subsistera, et votre hospitalité m'engagera à saisir avec un nouvel empressement toutes les occasions où je pourrai vous convaincre de cette tendresse vive et inaltérable avec laquelle je suis, etc.

73. AU MÊME.

Potsdam, 8 septembre 1776.



Mon très-cher frère,

Je suis très-sensible à la complaisance que vous avez, à ma réquisition, d'inviter notre neveu avec la princesse son épouse, pour le 25, à Sonnenbourg. C'est une nouvelle marque de votre déférence fraternelle, dont je vous tiendrai toujours compte par un juste retour de cette tendresse vraie et inaltérable avec laquelle je suis, etc.

<580>Si vous le voulez, mon cher frère, je m'offre à concourir à cette dépense extraordinaire.

74. AU MÊME.

Potsdam, 12 octobre 1774.



Mon très-cher frère,

C'est avec un plaisir infini que j'ai appris par votre lettre d'hier que vous êtes de retour de Sonnenbourg en bonne et parfaite santé. Notre neveu le Prince de Prusse est également ici avec la princesse son épouse, et je vous prie, mon très-cher frère, de vouloir bien recevoir ici mes remercîments de tout l'accueil que vous leur avez fait pendant leur assez long séjour dans cette commanderie. Je suis, etc.

75. AU MÊME.

Le 1er décembre 1776.



Mon très-cher frère,

Je vous félicite de tout mon cœur du troisième fils qui vient de vous naître,662-a en lui souhaitant, ainsi qu'à son père, mille bénédictions. Vous êtes le maître, mon cher frère, de prier le grand-duc pour être parrain de votre fils. Je vous remercie que vous ayez daigné me choisir de même. Ce qui me fâche, c'est que, écloppé comme je le suis, je ne pourrai pas avoir la satisfaction de me rendre chez vous. Il me faudra bien encore trois semaines pour recouvrer mes forces et l'entier usage de mon pied droit. <581>Mes vœux vous accompagneront toujours, étant avec autant de tendresse que d'attachement, etc.

76. AU MÊME.

Potsdam, 9 août 1777.



Mon très-cher frère,

Je suis très-sensible à toutes les expressions tendres de votre reconnaissance au sujet des défrichements que je fais faire le long de la Warthe, et auxquels vos terres de l'ordre de Saint-Jean participent également. Ne désirant que de contribuer autant qu'il dépend de moi à votre prospérité et satisfaction, je serai charmé si les progrès de cette opération remplissent votre attente, et j'abandonne entièrement à votre bon plaisir si et quand vous jugerez à propos de vous rendre à Sonnenbourg pour les examiner.

Mais pour ce qui est de l'inoculation de la petite vérole, je vous prie, mon très-cher frère, de me dispenser de vous donner le moindre conseil. Il y a du pour et du contre. Les sentiments sont fort partagés sur ce prétendu nouvel antidote de l'école d'Hippocrate; et dans cette diversité d'opinions, je ne hasarderai point de décider. C'est aux père et mère de se consulter réciproquement sur le parti qu'ils trouvent le plus convenable à prendre pour le bien de leurs enfants. Mais je ne saurais cependant vous dissimuler que je ne suis point grand partisan de la petite vérole artificielle.663-a

Au reste, je vous remercie, mon très-cher frère, des tendres vœux que vous formez en faveur de mon voyage prochain en Silésie, et je vous prie d'être persuadé que je ne désire pas moins ardemment de vous trouver, à mon retour, en bonne et parfaite santé, afin d'avoir encore longtemps la consolation de vous re<582>nouveler les témoignages de cette tendresse vive et inaltérable avec laquelle je suis, etc.

77. AU MÊME.

Potsdam, 22 octobre 1777.



Mon très-cher frère,

C'est avec beaucoup de plaisir que je viens d'apprendre l'heureux succès de l'inoculation de la petite vérole dans votre chère famille. Le tendre intérêt que je prends à la conservation de vos chers enfants m'a toujours fait désirer de les voir sortis heureusement de cette cruelle maladie, et les détails que votre chère lettre d'hier m'apprend de cette opération me font espérer de voir mes vœux accomplis. Je souhaite surtout qu'aucun de ces fâcheux symptômes qui surviennent quelquefois dans le temps même que la petite vérole commence à dessécher ne vienne altérer les progrès ultérieurs de leur convalescence, et que dans peu je puisse avoir la consolation de vous féliciter sur leur parfait rétablissement. J'attends ce moment avec un empressement proportionné à mes sentiments pour vous, mon très-cher frère, et pour tous ceux qui ont l'honneur de vous appartenir, et je suis on ne saurait plus affectueusement, mon très-cher frère, etc.

78. AU MÊME.

Potsdam, 5 novembre 1777.



Mon très-cher frère,

C'est avec plaisir que j'accorde à votre fils cadet l'uniforme de mon armée, et il dépendra entièrement de vos ordres quand il <583>doit le prendre. Je suis charmé de lui donner cette nouvelle marque de mon affection, et je profite de cette occasion pour vous renouveler, mon très-cher frère, les assurances de cet attachement tendre et parfait avec lequel je suis, etc.

79. AU MÊME.

Berlin, 17 janvier 1778.



Mon très-cher frère,

Je suis très-sensible à votre invitation fraternelle; et si je n'avais qu'à suivre les mouvements de mon cœur, je l'accepterais avec le plus vif empressement. Mais mon retour à Potsdam étant fixé immédiatement après le jour de naissance de notre frère Henri, il faut bien que je me sèvre du plaisir de dîner chez vous, et vous me permettrez, mon très-cher frère, de me le réserver pour une autre fois. En attendant, je suis on ne saurait plus tendrement, etc.

80. AU MÊME.

Potsdam, 9 février 1778.



Mon très-cher frère,

Je vous aime trop tendrement, mon très-cher frère, pour exposer votre précieuse santé au moindre risque; et s'il arrive que je sois obligé de lever mon bouclier pour la défense de la liberté du corps germanique, vous pouvez compter que je serai le premier à vous conseiller de faire aux soins que vous devez à votre conservation un sacrifice volontaire de votre métier chéri et fa<584>vori.666-a Je dois cette attention à la tendresse avec laquelle je suis, mon très-cher frère, etc.

81. AU MÊME.

Breslau, 10 novembre 1778.



Mon très-cher frère,

La lettre que vous venez de m'écrire, en date du 6 de ce mois, m'a causé beaucoup de plaisir. La manière obligeante de me témoigner combien la conservation de mes jours vous est chère excite toute ma sensibilité. Je n'en ressens pas moins en voyant avec quelle attention marquée vous avez suivi nos opérations pendant le cours d'une campagne très-pénible. Je vous remercie bien sincèrement de l'intérêt que vous n'avez cessé de prendre aux succès de nos armes, en participant à ma satisfaction sur la gloire et le salut d'une armée qui, par sa valeur, accrédite journellement l'opinion reçue de son mérite et de ce qu'on doit en attendre, et qui me sert à arrêter les usurpations et à mettre un frein à la voracité des ennemis de l'État en m'opposant à leurs entreprises aussi injustes qu'odieuses, pour les contraindre à une paix honorable. Si quelque chose peut accroître le désir d'en voir accélérer le moment, ce serait le seul avantage de me livrer tout entier aux mouvements de mon cœur envers vous, et de pouvoir saisir les occasions de vous prouver plus particulièrement à quel point votre bien-être me touche. Je vous embrasse, en vous priant d'agréer la parfaite tendresse et la haute estime avec laquelle je suis, etc.

Je vous suis fort obligé, mon cher frère, de votre souvenir. Notre campagne a été aussi plate et stérile en événements que <585>possible;667-a il faut espérer que la fortune voudra, l'année qui vient, se déclarer plus ouvertement pour nous.

82. AU MÊME.

Potsdam, 9 mars 1781.



Mon très-cher frère,

Les lettres ci-jointes, de retour de mes neveu et nièce de Montbelliard, m'ont fait un plaisir infini. J'y trouve un consentement parfait aux promesses de mariage entre mon petit-neveu, le fils aîné du Prince de Prusse, et leur troisième fille, la princesse Élisabeth,667-b que vous avez bien voulu leur proposer en mon nom; et je n'ai rien de plus pressé que de témoigner à ma chère nièce toute la satisfaction que j'en ressens. J'assure en même temps S. A. R. que je regarde dès à présent ce mariage comme entièrement arrêté et conclu, auquel il ne manque absolument rien que la consommation, qui, vu l'âge tendre des jeunes promis, doit être naturellement encore différée une sixaine d'années. En attendant, je déclare à S. A. R. qu'il doit être considéré entre les deux maisons tout aussi ferme et indissoluble que si cette formalité essentielle y était déjà survenue, et je me félicite véritablement de ce nouveau tendre lien entre nos deux maisons. Comme vous avez déjà été, mon très-cher frère, le fidèle interprète de mes intentions pour ce mariage, je me flatte que vous voudrez bien être encore le médiateur pour faire parvenir à ma chère nièce, à Montbelliard, ma réponse ci-jointe, qui contient tout ce que je viens de vous confier ci-dessus au sujet de ce mariage. Vous ajouterez par là encore aux sentiments de tendresse et de reconnaissance avec lesquels je suis, etc.

<586>

83. AU MÊME.

Potsdam, 3 mai 1782.



Mon très-cher frère,

Vous avez raison de croire que je suis toujours disposé à vous faire plaisir, et vous me rendez justice en cela dans votre lettre du 2 de ce mois. Mais ne pensez pas que la maison et le jardin de Monbijou soient négligés. Ils sont toujours entretenus par moi, et il y a telles années où j'ai été obligé de donner sept à huit mille écus en réparations, principalement pour soutenir les serres du côté du jardin. Je ne sais donc pas trop si cela vous conviendra. Vous avez déjà une maison en ville,668-a et la princesse votre épouse en a une à Friedrichsfelde. Si vous insistez cependant à l'avoir, une des conditions sera toujours que vous ne changerez rien à la maison, parce que j'ai tant de vénération pour feu ma mère, que je ne détruirai jamais ce qui peut en quelque sorte me rappeler son souvenir. Je suis, au reste, avec les sentiments que vous me connaissez d'une amitié parfaite, etc.

84. AU MÊME.

Potsdam, 4 février 1786.



Mon très-cher frère,

L'expectance que vous avez accordée au fils du ci-devant lieutenant de Brandenstein, du régiment de Backhof, à Klein-Dölzig, en Saxe, sur la commanderie de Schievelbein de l'ordre de Saint-Jean, selon une lettre de son père, m'engage à vous rappeler, mon très-cher frère, les conventions qui subsistent avec l'ordre, <587>et à vous prier de vouloir bien donner une exclusion parfaite aux étrangers qui pourraient aspirer à l'honneur d'y être reçus. Vous m'obligerez sensiblement par cette complaisance, et je m'y attends en considération de la tendresse fraternelle avec laquelle je suis pour la vie, etc.

85. AU MÊME.

Potsdam, 14 mars 1786.



Mon très-cher frère,

Je suis infiniment sensible au tendre intérêt que vous ne cessez de prendre pour tout ce qui me regarde, ainsi qu'aux nouveaux témoignages d'amitié que renferme votre chère lettre d'hier. Agréez-en mes sincères remercîments, et veuillez vous persuader du plus parfait retour de ma part, et combien je serai charmé de vous voir ici pour vous parler de mon attachement inviolable pour vous. Ce serait donc m'obliger beaucoup si vous me favorisiez d'une visite dans le courant de la semaine prochaine; et, dans l'espérance d'avoir le plaisir de vous embrasser, je vous prie de me croire avec une tendresse sans bornes, etc.670-a

86. AU MÊME.

Potsdam, 25 mars 1786.



Mon très-cher frère,

Je me flatte que vous êtes trop convaincu de mes sentiments envers vous, pour avoir besoin de m'étendre en fortes assurances <588>que votre séjour ici m'a fait un plaisir égal à celui que vous témoignez par votre lettre, en date d'hier, en avoir ressenti de votre part; et je suis véritablement touché de tout ce que vous y ajoutez d'obligeant et d'affectueux. Je vous rends un parfait réciproque à tous ces égards, et suis avec la plus tendre amitié et une considération parfaite, etc.

87. AU MÊME.

Potsdam, 7 août 1786.



Mon très-cher frère,

Je suis sensiblement touché des sentiments d'amitié et du désir de me voir que vous me témoignez par votre lettre en date d'hier. Mais comme ma maladie me met hors d'état de vous faire les honneurs. vous voudrez bien avoir la bonté de différer votre venue jusqu'à ce que ma santé ait repris tant soit peu plus de forces. En attendant, je suis véritablement charmé de vous savoir entièrement remis de votre dernière indisposition, et je vous prie de compter sur la tendresse et estime parfaite avec laquelle je suis, etc.


613-a 9 mars 1750.

614-a Le 10 mai 1755, le prince Ferdinand remercia le Roi des bontés qu'il avait eues pour lui dans cette affaire.

615-a Les fiançailles du prince Ferdinand et de la princesse Louise de Schwedt eurent lieu à Schwedt le 1er juin 1755. Voyez ci-dessus, Avertissement, art. V. Voyez aussi t. VI, p. 245, 246, et p. 250, §. 14; t. XIV, p. XX, art. LV, et p. 443-462.

615-b Voyez t. XXV, p. 303, et ci-dessus, p. 183. Frédéric était également tombé de cheval le 2 février 1746. Voyez l'ouvrage de M. de Hahnke, Elisabeth Christine, p. 418 et 419, no 38.

616-a Frédéric avait écrit au maréchal Keith, du camp de Prague, le 21 mai 1757 : « Vous pouvez dispenser mon frère Ferdinand de couvrir les travailleurs : mais d'ailleurs il montera la tranchée comme les autres. » (L'original inédit de la lettre se trouve aux Archives de l'État, F. 87. O.) Le prince Ferdinand fut blessé en repoussant les ennemis, qui avaient fait une sortie dans la nuit du 23 au 24 mai.

616-b Ces lignes sont le post-scriptum d'une lettre datée du camp de Prague, 22 mai 1757.

616-c Voyez ci-dessus, p. 194. Le prince Ferdinand était tombé gravement malade à Breslau, et avait demandé au Roi la permission de faire venir sa femme. Il se rendit ensuite à Schwedt, puis à Berlin, à Stettin et à Magdebourg. Sa santé fut languissante pendant toute la durée de la guerre de sept ans, et le Roi lui témoigna souvent le vif et fraternel intérêt qu'il prenait à ses maux.

617-a Voyez t. XXIII, p. 25, 32, 46, 52, 59, 66 et 103 : t. XXV, p. 380.

618-a Le gouvernement français fit quelque difficulté de donner au prince des passe-ports pour Sehwalbach; mais il promit qu'on lui ferait l'accueil le plus prévenant à Plombières. Il ne fut fait aucun usage de cette offre.

619-a Voyez ci-dessus, p. 228 et 229, nos 68 et 69.

621-a Voyez t. XIV, p. 73; t. XVII, p. 173; t. XVIII, p. 181 et 208; t. XIX, p. 49; t. XXIV, p. 151, 167 et 531; t. XXV, p. 50 et 264.

624-a Voyez t. X, p. II; t. XIX, p. 154, 188 et 189; t. XX. p. IV, art. IV.

625-a Voyez t. V, p. 86 et suivantes.

630-a La margrave Sophie. Voyez t. XVIII, p. 181.

631-a Le manuscrit porte en effet Ma très-chère sœur, mots que Frédéric a sans doute écrits dans la préoccupation que lui causait la maladie de la margrave de Schwedt.

631-b Voyez t. XIII, p. 34, et t. XXV, p. 350.

632-a La margrave Sophie mourut à Schwedt le 13 novembre 1765.

633-a Les mots que je m'occupe sont omis dans l'autographe.

634-a Voyez ci-dessus, p. 474.

635-a Voyez ci-dessus, p. 80, 87, 325, 326 et 335.

636-a Voyez t. VII, p. 43-56.

636-b Voyez t. V, p. 73 et 227; t. VI, p. 251; t. IX, p. 43; et, dans le volume suivant, la lettre du margrave Charles à Frédéric, du 31 janvier 1753.

640-a Frédéric parle de la naissance du prince Frédéric-Henri-Émile-Charles, fils du prince Ferdinand, né le 21 octobre 1769, mort le 9 décembre 1773. Voyez t. XXIV, p. 515 et 519.

640-b L. c., p. IV.

642-a Il s'agit de la princesse Louise, qui épousa en 1796 le prince Antoine Radziwill, et mourut le 7 décembre 1836.

642-b Chef de l'artillerie prussienne.

642-c Voyez ci-dessus, p. 365, 367 et suivantes.

643-a Voyez le Mémoire sur le roi de Prusse Frédéric le Grand par Msgr. le P. de L...................... Berlin, chez Unger, 1789, p. 24.

643-b Belle-sœur du prince Ferdinand.

644-a Voyez t. VI, p. 108.

645-a Le prince Henri, né le 11 novembre 1771, et mort le 8 octobre 1790.

647-a La princesse Sophie-Albertine de Suède.

649-a La princesse Philippine, fille cadette du margrave Frédéric-Guillaume de Brandebourg-Schwedt, et sœur de la princesse Ferdinand, épousa, le 10 janvier 1773, le landgrave Frédéric II de Hesse-Cassel. Voyez t. XX, p. XV.

651-a Le prince Louis, mort pour la patrie à Saalfeld, le 10 octobre 1806.

653-a Voyez ci-dessus, p. 640.

654-a Voyez ci-dessus, p. 645.

655-a Voyez t. XXIII, p. 317, et ci-dessus, p. 49 et 452.

657-a Voyez ci-dessus, p. 64.9.

657-b Frédéric-Eugène, duc de Würtemberg-Montbelliard. Sa femme, la princesse Frédérique de Brandebourg-Schwedt, était sœur de la princesse Ferdinand.

657-c La margrave Sophie de Schwedt. Voyez ci-dessus, p. 630 et 632.

662-a Voyez t. XXV, p. 72 et 74.

663-a Voyez t. XXIV, p. 46 et 696.

666-a Voyez, ci-dessus, p. 481.

667-a Voyez t. XXIV, p. 31.

667-b La princesse Élisabeth de Würtemberg-Montbelliard, née le 20 avril 1767, se convertit au catholicisme le 27 décembre 1782, et épousa en 1788 l'archiduc François, plus tard empereur. Elle mourut en 1790.

668-a Voyez ci-dessus, p. 326. En 1784, le prince Ferdinand vendit sa terre de Friedrichsfelde (l. c., p. 572 et 633), et acheta, au Thiergarten, une propriété qui avait appartenu entre autres au baron de Knobelsdorff et à M. de Horst, et où il bâtit le château de Bellevue.

670-a Après la réception d'une lettre du prince Ferdinand, datée du 15 mars, le Roi l'invita, le 16, à venir le voir le mardi suivant (21 mars). C'est de cette visite qu'il est question dans la lettre suivante.