61. AU MÊME.

Potsdam, 10 décembre 1778.



Mon très-cher frère,

Vous rendez bien justice à mes sentiments fraternels en ne mettant aucun doute dans cette part vive et sincère que j'ai prise à la perte très-sensible que vous venez de faire par la mort du prince votre fils aîné.653-a Je sens toute l'amertume dont votre cœur paternel doit être chargé; mais je vous conjure en même temps de la manière la plus tendre et la plus affectueuse de mettre à votre juste douleur les bornes que le suprême arbitre de nos destinées et votre propre conservation vous demandent dans ces tristes conjonctures. Ma chère nièce votre digne épouse, ainsi que vos chers enfants, s'attendent avec moi à cette résignation. Elle est seule capable d'adoucir votre affliction, et je souhaite que ce ne soit désormais qu'à des événements heureux et agréables <573>que je sois appelé à vous renouveler les sentiments de cette tendresse fraternelle avec lesquels je ne cesse d'être, etc.


653-a Voyez ci-dessus, p. 640.