109. A LA MÊME.
Berlin, 20 novembre 1741.
Ma très-chère sœur,
Je vous suis infiniment obligé de la part que vous daignez prendre à ce qui me regarde et à l'heureux succès de mon expédition de Silésie. Dieu merci, les choses sont très-bien réglées de ce côté-là, et j'espère d'apprendre bientôt de bonnes nouvelles de la Bohême. Portez-vous bien, ma très-chère sœur, et divertissez-vous; c'est ce qu'il y a de plus réel dans la vie. La Gasperini, comme vous le dites, est une admirable chanteuse; mais Santarelli est si mauvais, qu'il aura son congé à la clôture de l'Opéra. Nos autres chanteurs sont tous assez passables; pour de bons, il n'y a que la Gasperini.
La Lottea est arrivée ici en bonne santé. Adieu, ma très-chère sœur; aimez-moi toujours, et soyez persuadée de la tendresse infinie avec laquelle je suis à jamais, ma très-chère sœur, etc.
110. A LA MÊME.
Berlin, 26 novembre 1741.
Madame ma sœur,
La tendre amitié qui nous unit m'oblige à vous faire confidence d'un cas qui nous touche également. Votre sœur la margrave d'Ansbach me témoigne l'envie qu'elle a de venir ici sans être accompagnée de son époux, trop occupé de ses affaires d'importance pour pouvoir y vaquer. Cette démarche me paraît un peu
a La duchesse Charlotte de Brunswic, troisième sœur de Frédéric, nommée Lotte et Lottine par ses parents de Berlin. Voyez les Mémoires de la Margrave, t. II, p. 127 et 107. La Duchesse arriva à Berlin le 22 novembre, avec sa famille.