<107>tribuer en quelque chose à votre contentement ou à ce qui vous est agréable. On me fait bien de l'honneur à Francfort de supposer que je vous ressemble; cette ressemblance me serait fort flatteuse, et je ne pourrais pas manquer d'y profiter. Si les choses prennent le train qu'il paraît, je crois pouvoir faire un tour à Berlin; mais ce voyage est encore fort en l'air. En un mot, je ne suis pas à présent en état de vous rendre compte de ma personne; le temps éclaircira tout. Adieu, ma très-chère sœur; je suis avec toute l'estime et la tendresse imaginable, etc.
117. A LA MÊME.
Chrudim, 29 avril 1742.
Ma très-chère sœur,
J'ai attendu votre réponse touchant le mariage du jeune duc de Würtemberg, pour assurer l'affaire et prendre toutes les mesures convenables pour que vous ne risquiez rien. Dès que cela sera un peu ajusté, vous en serez informée, comme de raison, jusqu'à la moindre bagatelle près. Je m'offre de bon cœur de prendre sur moi la dot de la princesse et les frais de noces. Je regarde, ma très-chère sœur, vos enfants comme les miens, et je me ferai toujours un plaisir et un devoir de contribuer à ce qui peut vous être avantageux. Je vous avoue que je suis fort inquiet sur le traité que le Margrave a fait avec l'Empereur.a Si j'ose vous dire naturellement mon sentiment, je crains que vous n'ayez du chagrin de cette affaire-là. Vous n'êtes pas au fait, ma très-chère sœur, des ressorts présents que la politique de l'Europe fait mouvoir, ce qui produit que vous pouvez vous tromper
a Voyez les Mémoires de la Margrave, t. II, p. 317 et suivantes, et p. 322-324. Quant à ce que cette princesse y dit, page 323, de « plusieurs lettres très-piquantes » que Frédéric lui aurait écrites au sujet du traité du Margrave avec l'Empereur, nous faisons observer que cette lettre (no 117) et le no 121 sont, de toutes les pièces que nous avons trouvées aux Archives, les seules où il soit parlé de ce traité.