<108>dans les conjectures; mais je vous prie d'avoir la confiance en moi de me regarder comme un parent que vous avez dans la compagnie des Indes, et qui, pour puiser les connaissances de source, vous avertit si vous devez vendre ou garder vos actions. Le Margrave est cependant maître de faire ce qu'il jugera à propos; je ne puis que l'avertir du danger auquel il s'expose.

Nous attendons les fourrages et les blés dans les campagnes pour commencer les opérations. Le maréchal de Belle-Isle doit arriver ici au commencement du mois prochain.

Adieu, ma très-chère sœur; je vous prie de ne jamais douter de la tendresse parfaite et de l'estime infinie avec laquelle je suis, etc.

Vous aurez bien la bonté de faire mes compliments au Margrave et à la chère Frédérique.

118. A LA MÉME.

Camp de Brzezy, 23 mai 1742.



Ma très-chère sœur,

Vous savez que les victoires ne se remportent jamais sans pertes, et que les heureux succès ne sont jamais si complets, qu'ils ne soient mêlés de quelque amertume. C'est ce que me cause la perte de douze cents hommes de mes troupes, que je désire beaucoup de réparer, ayant écrit de tous côtés pour trouver du bon monde. Voudriez-vous bien prier le Margrave de ma part de m'en faire avoir, ne fût-ce qu'une centaine de gens bien conditionnés et de notre taille? Le Margrave ne saurait me faire un plus sensible plaisir, et il remettrait son brave régimenta par là en état de me rendre encore, par la suite, de bons services. Je vous prie de vous employer pour ce sujet, car j'ai cette affaire extrêmement à cœur. Les Autrichiens fuient encore. Ils vont jus-


a C'était alors le 5e régiment de dragons. Voyez t. III, p. 129.