<117>souhaite, ma chère sœur, que vous ne fassiez des vers de votre vie, que votre gorge et vos crampes ne vous incommodent plus, et que vous dansiez et sautiez plutôt jusqu'à extinction de chaleur humaine. Je suis bien aise que le vin de Hongrie vous fasse plaisir; je ferai mettre désormais à la tête de la longue kyrielle de mes titres : Federic par la grâce de Dieu commissionnaire de la margrave de Baireuth, etc.a J'espère que je pourrai être en état de vous fournir des vins de Hongrie quand vous en voudrez, vous priant de me marquer à temps quand la provision tire vers sa fin.
J'ai fait deux cantates pour mon écolier Porporino, et je ferai quelques airs de l'opéra Artaxerxès pour lui. Je compte de partir pour la foire de Breslau dans huit jours; mais mon séjour dans ce pays-là ne sera pas de durée. Adieu, ma très-chère sœur; je vous prie de me croire avec bien de l'amitié et de la tendresse, etc.
130. A LA MÊME.
Hundsfeld, 25 juillet 1743.
Ma très-chère sœur,
Je me flatte que vous aurez reçu ma dernière lettre, et que vous vous trouvez encore en bonne santé. J'ai appris qu'un certain Desparsa et un autre homme que je ne nomme pas, dans le dessein de me brouiller avec la duchesse de Würtemberg, vous avaient fait des insinuations, ma chère sœur, comme si j'avais le dessein de rompre le mariage avec votre fille et le jeune prince de Würtemberg, et ont poussé leur malignité jusqu'à insinuer à la Duchesse qu'il fallait retirer ses enfants de Berlin. Je vous crois trop éclairée, ma chère sœur, pour donner dans un piège si grossier, et je suis persuadé que vous avez plus de confiance en moi qu'en un Despars et un M ... Ainsi je suis persuadé que vous tâcherez de dissuader la Duchesse du dessein de retirer ses
a Voyez t. XXII, p. 244.
a Voyez t. XVII, p. 180.