<13>Bamberg; je m'y rendrai de Schweinfurt, et nous pourrons pourtant avoir le plaisir de nous voir. Si vous pouvez y aller, et que votre précieuse santé le permette, ayez la bonté d'envoyer un exprès à Schweinfurt. Comme je pars demain au soir, j'espère d'être vendredi matin à Schweinfurt, où je partirai d'abord pour Bamberg, où j'aurai l'honneur de vous faire ma cour. Si vous craignez qu'il y vienne trop de monde, il n'y a qu'à garder l'incognito, et pour moi, je ne prends pas un chat que Bredowb avec moi. Vous aurez la grâce de prendre la précaution de dire à l'exprès que vous m'envoyez qu'il commande sept chevaux à chaque relais, afin que je fasse ce trajet d'autant plus vite. Adieu, mon adorable sœur; je vous envoie ceci par une estafette, pour que vous en soyez avertie d'autant plus vite. Je me recommande dans l'honneur de vos bonnes grâces, et je crois que je mourrai de joie, si je puis avoir l'honneur de vous assurer de vive voix que, ma très-chère sœur, que je vive ou que je meure, je serai toujours, etc.
12. A LA MÊME.
Hoff, 2 juillet 1734.
Ma très-chère sœur,
Enfin, me voilà arrivé à six lieues d'une chère sœur que j'aime, j'estime et j'honore plus que tout au monde; mais malgré le plaisir que j'ai de l'approcher de si près, j'ai le sensible chagrin de ne pouvoir peut-être pas seulement la voir, le Roi pressant notre départ plus que tout au monde, et ne voulant absolument pas que nous nous arrêtions. Pour cet effet, il a défendu expressément de ne passer ni Baireuth, ni Ansbach; cependant il m'a promis sûrement qu'à mon retour je passerais par Baireuth pour m'y arrêter quelque temps. Je n'ai jamais tant déploré le malheur de ne dépendre pas de soi-même qu'à présent, et quoique je risquerais le tout pour le tout quand il s'agit de vous rendre
b Voyez t. XVI, p. 88 et 93; t. XXV, p. 525 et 532.