<184>cure des eaux dont je me suis servi,a et qui me font beaucoup de bien, et je vais faire mes éternelles revues à Magdebourg, puis à Stettin; ensuite de quoi j'aurai un intervalle de six semaines avant que d'aller en Silésie. Daignez, ma chère sœur, me conserver votre précieuse amitié, et rendez justice à la tendresse et à tous les sentiments avec lesquels je suis, ma très-chère sœur, etc.
211. A LA MÊME.
Potsdam, 22 août 1748.
Ma très-chère sœur,
Jusqu'à présent personne n'a paru ici de la part du duc de Würtemberg. Si je reçois quelqu'un, je ne manquerai point de répondre, ma très-chère sœur, à vos intentions. Je me ferai un plaisir de venir à Baireuth, quoique pour peu de temps, et vous pouvez être persuadée, ma très-chère sœur, que ce sera uniquement pour vous revoir et vous assurer de ma parfaite tendresse.
J'ai eu ici l'affliction de voir tomber malade mon frère de Prusse; j'ai été dans de grandes angoisses pour lui; il est, le ciel en soit loué, hors de danger. C'était une espèce de fièvre continue, qu'il a prise lundi passé; mais à présent il se porte mieux. Vous ne vous étonnerez pas, ma chère sœur, de la vive impression que de pareils événements font sur mon esprit, vous qui savez si bien ce que c'est que la tendresse de sang, et qui connaissez mieux que personne les liens étroits d'une véritable amitié.
Madame de Kannenberga a été hier chez moi, à Sans-Souci, et nous avons beaucoup parlé de vous, ma chère sœur; vous étiez en trop bonnes mains pour avoir la moindre chose à craindre. Je voudrais que vous eussiez été témoin de nos discours. Votre courrier fait l'affairé; il dit qu'il lui faut ma lettre à l'instant, et qu'il est dans l'obligation de partir sur-le-champ. Je ne m'étonne
a Les eaux d'Éger. Voyez t. XXVI, p. 119.
a Voyez t. I, p. XIV, et ci-dessus, p. 57