<185>pas de son empressement pour retrouver une maîtresse comme la sienne; je serais surpris si quelques-uns de ceux qui vous servent pensaient autrement. Je vous embrasse mille fois, ma chère sœur, vous priant de me croire avec la plus parfaite tendresse et l'estime la plus distinguée, etc.
Lorsque vous aurez reçu la dot de ma nièce,b faites-moi le plaisir de m'en envoyer une quittance.
212. A LA MÊME.
Potsdam, 28 août 1748.
Ma très-chère sœur,
J'ai eu la satisfaction de recevoir deux de vos chères lettres presque à la fois. Je vous avoue, ma très-chère sœur, que je souffre véritablement de ne. pouvoir pas vous rendre mes devoirs à la noce de votre fille unique. Si j'avais pu un tant soit peu accommoder mon empressement aux circonstances où je me trouve présentement, je n'aurais pas manqué de me rendre à Baireuth; mais, d'un côté, les médecins m'ont conseillé les eaux pour me soulager des hémorroïdes dont je suis souvent tourmenté, et, de l'autre, les affaires de la paix, les intrigues des Autrichiens, la marche des Russes, l'état incertain de la santé du roi de Suède, et des objets de cette importance, me tiennent dans une attention perpétuelle. C'est un tableau dont je n'ose presque point détourner la vue. De plus, mes deux ministres des affaires étrangères sont malades et presque hors d'état de travailler, de sorte que tout leur ouvrage retombe sur moi. Ce sont des conjonctures si fâcheuses, que, malgré mon envie de revoir une sœur que j'adore, je suis obligé de me refuser cette satisfaction. Mon frère de Prusse ne pourra pas l'avoir non plus; car, quoiqu'il soit à présent sans fièvre, il est cependant si exténué, que je ne
b Vingt mille écus.