221. A LA MÊME.
Potsdam, 19 avril 1750.
Ma très-chère sœur,
Je suis très-fâché d'apprendre que vous avez été incommodée derechef. Je fais des vœux pour que cela n'arrive plus désormais. Je crois que c'est peut-être une suite de votre voyage de Stuttgart et de la mauvaise saison, dont vous avez essuyé l'intempérie. A propos de voyages, aurons-nous l'honneur de vous voir cette année? Le Margrave voudra-t-il bien en être? Quel opéra jouera-t-on qui puisse vous plaire? Sera-ce Iphigénie, Coriolan, Armide, ou Phaéton? Ce sont autant de questions auxquelles je vous demande en grâce réponse, vous assurant de la tendresse infinie avec laquelle je suis à jamais, ma très-chère sœur, etc.
222. A LA MÊME.
Potsdam, 2 mai 1750.
Ma très-chère sœur,
Quoique vous me fassiez le plaisir de venir ici sans surprise, votre arrivée n'en aura pas moins d'agréments pour moi. Vous pouvez être persuadée que tous les jours et tous les moments où je jouirai de ce bonheur me seront chers. Je voudrais fort pouvoir disposer de moi. Je vous donnerais tous les moments de ma vie; mais la carrière que je cours m'oblige à des devoirs dont je ne puis me dispenser sans avoir des reproches à me faire. J'ai deux voyages devant moi, l'un de Prusse, que je fais dans le mois de juin, l'autre de Silésie, que je fais au mois de septembre. Il dépendra donc de vous de choisir le temps qui pourra le mieux vous convenir, ou du commencement d'août, ou de la fin de septembre;a quel qu'il soit, ma chère sœur, vous serez reçue avec
a La Margrave arriva à Potsdam le 8 août, avec son mari.