<209>moins pour un frère qui est avec toute l'amitié et l'attachement possible, ma très-chère sœur, etc.
238. A LA MÊME.
Ce 26 (février 1752).
Ma très-chère sœur,
Vous avez très-bien deviné que le margrave de Schwedt n'en mourrait pas; il a fait venir son frère, et l'a reçu en polisson, avec cette éloquence grossière que vous lui connaissez.
Dites-moi, ma chère sœur, par quelle raison le margrave d'Ansbach s'empresse-t-il si fort de renouveler avec moi de vieux pactes de famille? Il a envoyé ici une espèce d'imbécile, son ministre de Cabinet, comme il le qualifie, de Hutten, et il veut absolument que j'aille au-devant de lui dans quelque station de poste, ce que je ne ferai pas assurément. Seckendorffa est de même dans un empressement extraordinaire de conclure ce traité. Je n'y comprends rien; il faut qu'il y ait un dessous de cartes que peut-être vous pouvez savoir.
Dès que le relieur m'aura remis mes visions folles,b j'aurai l'honneur de vous les envoyer. Conservez-moi toujours vos bontés, et soyez persuadée, ma chère sœur, que mon cœur, ma personne et toutes mes pensées sont à vous et pour vous, étant, ma très-chère sœur, etc.
a Christophe-Louis baron de Seckendorff, neveu du feld-maréchal comte de Seckendorff, avait résidé à Berlin, pour les affaires de l'Empereur, depuis 1729 jusqu'au mois de septembre 1737, époque où il était devenu conseiller intime au service du margrave d'Ansbach. Voyez Versuch einer Lebensbeschreibung des Feldmarschalls Grafen von Seckendorff (par le baron Theresius de Seckendorff), 1794, t. III, p. 77 et suivantes, 159, 160, 210 et 211. Le baron Christophe-Louis est l'auteur du Journal secret que nous avons souvent cité.
b Le tome Ier des Œuvres du Philosophe de Sans-Souci. Voyez notre t. X, p. 1 et suivantes.