<223>vous seconderai autant que je le pourrai, et j'espère que vous n'aurez aucune répugnance de recevoir de mon amitié des choses qui peuvent contribuer à votre agrément. J'ose même me flatter que cela leur donnera un nouveau prix. Voici six concertos pour le Margrave, que vous aurez la bonté de lui donner; le reste suivra à chaque poste. Je vous embrasse mille fois; je fais mille vœux pour votre santé et pour votre contentement. Soyez persuadée que, de toute la famille, personne ne vous aime ni ne vous est si tendrement attaché que, ma très-chère sœur, etc.
254. A LA MÊME.
Ce 23 (février 1753).
Ma très-chère sœur,
Je prends la liberté de vous envoyer des concertos pour le Margrave, que vous aurez la bonté de lui remettre, de sorte que j'espère d'avoir réparé la brèche que l'incendie a faite au département de la musique. La sincère amitié que j'ai pour vous m'a fait penser souvent à vos affaires; j'ai donc arrangé dans ma tête la façon dont vous pourriez vous y prendre pour réparer les maux que l'incendie vous a faits. Le premier point est de rebâtir la maison. Comme beaucoup de murailles sont restées, je crois qu'avec quarante ou cinquante mille écus vous pourrez rétablir le bâtiment, et qu'avec soixante mille écus vous pourrez y remettre les meubles. Mais j'ose vous conseiller de faire faire de bons devis avant que de commencer le bâtiment, et d'avoir des inspecteurs honnêtes gens qui président à la direction de cet ouvrage. Quant à ce que vous me mandez, ma chère sœur, de l'emprunt que le Margrave veut faire, j'y consentirai de grand cœur, et je suis persuadé que le margrave d'Ansbach ne s'y opposera pas. Vous avez bien raison de dire que je ne puis pas toucher au trésor. Depuis la mort de mon père, je n'ai jamais