<270>l'Italie, vous qui savez si bien l'histoire, et qui avez le goût des antiquités. Pour cette race espagnole et saxonne transplantée à Naples, ce sont de grands mots que le nom des anciens, et les monuments de la grandeur romaine des jouets dont ils s'amusent; ils croient s'en divertir sans y rien connaître; ils me reviennent comme un Mexicain auquel on donnerait des instruments de mathématiques. La pauvre espèce de gens qui habitent ce beau pays! Que Jules César, s'il revenait au monde, serait étonné de trouver ces Iroquois possesseurs de sa patrie! Je vous trouve heureuse d'avoir eu avec vous La Condamine; je crois que, à l'exception de quelques savants de Florence, son espèce est rare en Italie, comme partout ailleurs. J'ai vu à Wésel d'Alembert, qui me paraît un très-aimable garçon; il a beaucoup de douceur, et de l'esprit, joint à un profond savoir, sans prétentions. Il m'a promis de venir, l'année qui vient, passer trois mois chez moi, et alors nous capitulerons peut-être pour plus longtemps.a Je recevrai ici, sur la fin du mois, la Reine douairière. Vous saurez sans doute que ma sœur de Brunswic marie son aînée au prince de Galles. Il a fallu qu'elle mène ses filles à Hanovre, où elle aura l'honneur de voir Sa Majesté Britannique face à face, honneur que je ne lui envie pas.
Adieu, ma chère sœur; je me recommande à votre amitié et à votre souvenir, faisant des vœux pour votre santé, et vous priant de me croire avec une tendresse parfaite, ma très-chère sœur, etc.
299. A LA MÊME.
Le 13 juillet 1755.
Ma très-chère sœur,
Souffrez que je vous félicite d'avance sur l'anniversaire de votre jour de naissance, sur ce jour qui m'a procuré une si aimable et chère sœur; je crois que vous le célébrerez à Rome. J'ai été as-
a Voyez t. XXIV, p. x et suivantes, article X.