<311>général Seydlitz ont de légères contusions aux bras. Nous avons tout le canon de l'ennemi; leur déroute est totale, et je suis en pleine marche pour les rejeter au delà de l'Unstrut. Après tant d'alarmes, voici, grâces au ciel, un événement favorable, et il sera dit que vingt mille Prussiens ont battu cinquante mille Français et Allemands. A présent je descendrai en paix dans la tombe, depuis que la réputation et l'honneur de ma nation est sauvé. Nous pouvons être malheureux, mais nous ne serons pas déshonorés. Vous, ma chère sœur, ma bonne, divine et tendre sœur, qui daignez vous intéresser au sort d'un frère qui vous adore, daignez participer à ma joie. Dès que j'aurai du temps, je vous en dirai davantage. Je vous embrasse de tout mon cœur. Adieu.

334. A LA MÊME.

Lissa, 5 décembre (1757).



Ma chère sœur,

Nous venons de battre totalement les Autrichiens. Je marche demain à Breslau pour reprendre la ville. Nous avons une prodigieuse quantité de drapeaux et de canons, et beaucoup de prisonniers. Nous n'avons perdu en tout que deux mille hommes, morts et blessés; je compte la perte des ennemis au delà de dix mille hommes. La tendre part que vous prenez à ce qui me regarde m'oblige, ma chère sœur, de vous en faire part, vous assurant de ma tendre amitié et services.