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11. A LA MÊME.

Camp de Semonitz, 24 août 1745.



Madame ma sœur,

Je vous rends mille grâces de tout ce que vous me dites d'obligeant sur la lettre précédente que je vous ai faite. Je n'aurais pas manqué de vous le marquer de ma main propre, si des affaires pressantes que j'ai actuellement me l'avaient voulu permettre; c'est ce dont je vous fais des excuses. Permettez que je vous charge d'assurer M. le Margrave de mon estime infinie, de même que mon cher neveu des sentiments que j'ai pour lui, et soyez persuadée qu'on ne saurait être avec plus de passion que je suis, madame ma sœur, etc.

12. A LA MÊME.

Dresde, 22 décembre 1745.



Madame ma sœur,

Si je ne vous ai pas écrit depuis quelque temps, ni ne vous écris pas encore de ma main propre, je vous prie de ne l'imputer à autre chose, sinon qu'aux occupations continuelles où j'ai été pendant quelques semaines pour humilier mes amis,a qui ne visaient à autre chose qu'à la ruine totale de tout mon pays. Grâce au ciel, qui a fait tant prospérer mes armes, que non seulement l'armée saxonne avec les troupes autrichiennes qui s'y étaient jointes ont été battues et presque défaites totalement le 15 de ce mois, ainsi que, outre les morts et blessés qu'elles ont laissés en place, nous leur avons pris quarante-huit canons et plus de cinq mille prisonniers, mais que cette victoire a été suivie de la reddition de la capitale, où je suis entré le 17 de ce mois. Aussi espéré-je que le fruit de tout cela sera une bonne paix, que mes


a Voyez t. III, p. 164 et suivantes, et t. XXVI, p. 83-86.