2. A LA MARGRAVE DE SCHWEDT.
Charlottenbourg, 14 juillet 1742.
Madame ma sœur,
Comme toutes les marques que je reçois de votre cher souvenir ont de quoi me réjouir, je vous laisse à juger de la satisfaction que votre dernière lettre ma causée; car encore que nos sentiments sur le démêlé en question ne s'accordent pas tout à fait, étant presque persuadé qu'il ne vaut pas la peine de s'en troubler, je me flatte que vous n'en voudriez pas tirer une conséquence contraire à mon intention et aux tendres égards que j'ai et que j'aurai toujours pour votre chère personne. Cependant le fond de la chose roulant sur la vraie possession du droit de patronage, je pourrai me résoudre de la faire examiner par un ministre de justice, afin de voir plus clairement de quel côté se trouve le droit et la raison. Au reste, mon heureux retour m'ayant rapproché de vous, je souhaite de recevoir souvent de bonnes nouvelles de votre prospérité, étant du fond de mon cœur, etc.
3. A LA MÊME.
Potsdam, 19 juillet 1742.
Madame ma sœur,
Entre tous les compliments que j'ai reçus au sujet de l'heureuse conclusion de la paix et de mon retour, celui que vous m'avez voulu faire m'a été d'autant plus agréable, que je connais la sincérité du cœur dont il a été dicté. Je vous en suis très-obligé, et je me flatte que, étant à présent moins éloigné de vous qu'auparavant, j'aurai bientôt le plaisir de vous embrasser. Il est vrai que l'indisposition de la princesse votre chère fille le doit retarder quelque temps; c'est ce dont je suis fort fâché, en vous assurant de ma tendre compassion; mais comme je ne cesse de faire les