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16. DE LA PRINCESSE AMÉLIE.

Oranienbourg. 12 juin 1758. à 31/2 heures du matin.



Mon très-cher frère,

d'en est fait, mon frère ne vit plus; la mort, l'affreuse mort vient de nous l'enlever. Un catarrhe suffocatif l'a arraché de ce monde. Je le pleure comme un frère, je le regrette comme un ami. La mort a été des plus douloureuses. Je ne l'ai pas quitté jusqu'au dernier moment. C'est tout ce que je puis vous dire dans un moment aussi cruel et sensible. J'ai l'honneur d'être, mon très-cher frère, etc.

17. DE LA MÊME.

Berlin, 27 juin 1758.



Mon très-cher frère,

Il paraît que rien n'intéresse autant que de savoir les dernières circonstances de la vie d'une personne que l'on a tendrement aimée, et de laquelle on pleure amèrement la perte. C'est pourquoi, mon cher frère, j'ai déjà eu l'honneur de vous prévenir dans une de mes lettres sur les détails que vous me demandez. Mais pour vous témoigner mon obéissance, je vous le redirai encore. Vingt-trois heures de souffrances ont mis mon frère au tombeau. Il a conservé toute sa présence d'esprit; il n'a perdu le sentiment qu'environ une demi-heure avant sa mort. Au plus fort de ses angoisses, prêt à suffoquer à chaque instant, il ne fit pas la moindre plainte; son âme était tranquille au milieu de ses douleurs; résigné à la volonté de l'Être suprême, il invoquait ce Dieu qui seul pouvait le secourir. Le ministre, ayant fait la prière, lui fit plusieurs demandes auxquelles, ne pouvant déjà plus parler, il répondit par des signes et par des râlements affreux