<57>naître. Il m'a assuré qu'il vous guérirait, si vous le faisiez venir. Je vous prie, écrivez au Roi qu'il lui donne permission pour vous aller trouver; car je suis presque sûr qu'il vous rétablira tout à fait. J'espère que vous aurez assez d'amitié pour moi pour avoir égard à la prière que je vous fais. L'amitié que j'ai pour vous, et la véritable tendresse que vous m'avez toujours connue, s'intéresse trop à votre conservation pour négliger des avis que je vous crois salutaires.b
Votre M. Beustc et ses quatre enfants ne sont guère des morceaux friands pour la pauvre infante de Cassubie.d J'y aurais pensé plus d'une fois, si j'avais été dans sa place. Je ne crois pas que ses camarades porteront envie à son destin. Le général Truchs est mort; le colonel Wartensleben a eu son régiment, qui porte le nom de carabiniers du Roi. Voilà toutes mes nouvelles; faute de mieux, je me recommande à l'honneur de votre souvenir, vous assurant encore de tous les sentiments avec lesquels je suis inviolablement, ma très-chère sœur, etc.
57. A LA MÊME.
Remusberg, 19 novembre 1738.
Ma très-chère sœur,
Vous vous portez bien, autant qu'il me le paraît par votre lettre, et me voilà content. Votre souvenir, et la manière obligeante dont vous daignez m'assurer de votre tendresse, me font un plaisir infini. Je vous assure que, quant aux sentiments de tendresse, vous me trouverez toujours tel que vous pouvez le désirer, c'est-à-dire, invariable.
b La Margrave dit dans ses Mémoires, t. II, p. 273 : « Mon frère me manda qu'il y avait un très-habile médecin à Stettin, qui avait beaucoup contribué à rétablir le Roi lorsqu'il avait eu l'hydropisie; que je devais prier ce prince de me l'envoyer. La lettre qu'il m'écrivit à ce sujet était des plus tendres. »
c L. c., p. 278.
d Voyez ci-dessus, p. 27.