<73>vous, et par conséquent pour moi. J'espère que vous m'avertirez bientôt de la continuation de votre voyage. Vous savez combien je m'intéresse à son heureuse issue, étant avec toute la tendresse imaginable et un véritable attachement, ma très-chère sœur, etc.

71. DE LA MARGRAVE DE BAIREUTH.

Le 10 octobre 1739.



Mon très-cher frère,

Je ne saurais vous témoigner combien je suis sensible à toutes les bontés dont vous me comblez dans votre dernière lettre. Si je voulais m'arrêter à vous en dépeindre ma reconnaissance, je tomberais dans des redites trop ennuyantes pour vous, et je ne trouverais aucune expression assez forte pour vous la décrire. Ce qui me chagrine est d'être obligée de rester en arrière, ne pouvant vous prouver, comme je le voudrais, combien je vous aime et vous suis attachée. Pardonnez ma petite vivacité de dernièrement; elle n'est pas tout à fait condamnable, n'y ayant rien de plus sensible que de se voir calomnier, et cela, auprès de ses parents. Je n'ai pas voulu cependant faire la moindre démarche sans vous consulter. Je crois que le meilleur parti qu'il y a à prendre est celui que vous conseillez; mais il est dangereux en cela, que cet homme demandera son congé, qu'on ne pourra lui refuser, qu'il s'établira à Berlin, où il continuera à me décrier et à la cour, et en ville. Pour son beau-fils, quoique je sois informée de ses tricheries, je ne puis l'en convaincre, et cela ne fait pas honneur de chasser des domestiques sans savoir quelle raison leur donner. Je crois donc que le meilleur sera de les ranger tous et de les remettre dans leur devoir, de les laisser dans leurs emplois, mais avec de telles restrictions, qu'ils ne soient pas en état de me nuire, ni de se donner des airs. D'ailleurs, la pauvre femme, qui est innocente, me fait pitié, et je ne puis l'abandonner sans me