<86>toujours volontiers. Je vous envoie la relation de la mort du Roi, telle que vous me l'avez demandée,a vous priant de me croire avec toute la passion possible, ma très-chère sœur, etc.
87. A LA MÊME.
Charlottenbourg, 5 juillet 1740.
Ma très-chère sœur,
J'ai reçu avec beaucoup de plaisir la dernière lettre pleine d'amitié que vous me faites le plaisir de m'écrire. J'ai attendu le départ de votre cavalier pour y répondre, lui ayant d'ailleurs dit de bouche toutes les assurances d'amitié et de tendresse dont je vous prie, ma très-chère sœur, d'être persuadée. Je pars dans quelques jours pour la Prusse, où mon sort m'entraîne; de là j'irai à Wésel, et peut-être encore plus loin. Nous avons à présent beaucoup d'étrangers ici, la ville en est presque toute remplie; mais j'ai tant à faire à présent avec mes affaires, que je n'en profite point du tout. Adieu, ma très-chère sœur. Si je finis, ce n'est pas faute d'amitié ni de matière; mais étant surchargé de choses pressantes avant mon voyage, je cours pour les terminer, vous assurant que je suis de tout mon cœur et bien sincèrement, ma très-chère sœur, etc.
a La Margrave dit dans ses Mémoires, t. II, p. 295-297, « un mot de la fin singulière et héroïque » du Roi son père. Nous ne savons si son récit est tiré de la relation envoyée par Frédéric.