91. DE LA MARGRAVE DE BAIREUTH.
(Baireuth) 6 août 1740.
Sire,
Je ne saurais assez reconnaître toutes les grâces que Votre Majesté me témoigne dans la dernière lettre que j'ai eu l'honneur de recevoir de sa part. Rien ne m'est plus précieux que sa bienveillance, que je tâcherai de mériter de plus en plus par mon attachement et dévouement pour sa chère personne, étant avec un très-profond respect,
Sire,
de Votre Majesté
la très-humble et très-obéissante
sœur et servante,
Wilhelmine.a
92. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH.
Rheinsberg, 7 août 1740.a
Ma très-chère sœur,
Je vous rends mille grâces de la lettre que vous me faites le plaisir de m'écrire. J'espère que votre santé se conservera toujours bonne, et je vous supplie de vous épargner la duplicité de vos lettres. Écrivez-moi en frère, ma très-chère sœur; ce nom m'est plus cher que tous les titres quelconques, et je vous assure que je serai toujours attentif à remplir les qualités d'un bon et fidèle frère. J ai autant d'impatience de vous revoir qu'en peut avoir un amant du retour de sa maîtresse; mais j'attends que
a Cette lettre est la dernière que la Margrave ait écrite avec ces formes cérémonieuses.
a Cette date a été mise par un secrétaire. La lettre est du reste en entier de la main de Frédéric, comme toutes celles que nous avons données jusqu'ici.