<98>me suis vu obligé de partirb dans un temps où j'aurais bien voulu n'avoir d'autre occupation que celle de vivre uniquement pour vous. Faites, s'il vous plaît, bien mes compliments au Margrave, et soyez persuadée que, dans quelque pays du monde que je végète, en quelque situation que je me trouve, et dans quelque fortuné qui m'arrive, vous me trouverez toujours les mêmes sentiments de tendresse, d'estime et d'attachement avec lesquels j'ai l'honneur d'être, ma très-chère sœur, etc.
103. A LA MÊME.
Camp de Strehlen, 4 février 1741.
Ma très-chère sœur,
Je saisis l'occasion du départ du major Gleichen pour vous assurer encore une fois, ma très-chère sœur, de ma parfaite tendresse. Je vous prie d'être tranquille sur tout ce qui vous embarrasse pour vos frontières, et d'être persuadée que je vous aviserai à temps s'il y a du danger pour vous, et vous dirai même comment vous pouvez l'éviter. Mais, pour l'amour de Dieu, que le Margrave ne se précipite pas par de fausses démarches, dont il pourrait avoir du chagrin dans la suite. Soyez tranquille, je vous en conjure encore une fois, et ne craignez rien. Mille amitiés au cher Margrave. Je vous prie, chère sœur, de ne jamais douter de l'amitié parfaite et de l'estime infinie avec laquelle je suis, ma très-chère sœur, etc.
Mille compliments à la chère Frédérique.
b Voyez t. II, p. 66.