129. A LA MÊME.
Potsdam, 15 mars 1743.
Ma très-chère sœur,
Je suis bien aise d'apprendre l'orage dont j'ai été menacé, lorsqu'il est passé. Dieu soit loué que vous vous portez mieux! Je <117>souhaite, ma chère sœur, que vous ne fassiez des vers de votre vie, que votre gorge et vos crampes ne vous incommodent plus, et que vous dansiez et sautiez plutôt jusqu'à extinction de chaleur humaine. Je suis bien aise que le vin de Hongrie vous fasse plaisir; je ferai mettre désormais à la tête de la longue kyrielle de mes titres : Federic par la grâce de Dieu commissionnaire de la margrave de Baireuth, etc.1_131-a J'espère que je pourrai être en état de vous fournir des vins de Hongrie quand vous en voudrez, vous priant de me marquer à temps quand la provision tire vers sa fin.
J'ai fait deux cantates pour mon écolier Porporino, et je ferai quelques airs de l'opéra Artaxerxès pour lui. Je compte de partir pour la foire de Breslau dans huit jours; mais mon séjour dans ce pays-là ne sera pas de durée. Adieu, ma très-chère sœur; je vous prie de me croire avec bien de l'amitié et de la tendresse, etc.
1_131-a Voyez t. XXII, p. 244.