142. A LA MÊME.
Potsdam, 2 avril 1744.
Ma chère sœur,
J e suis bien fâché du malheur qui est arrivé à vos hardes. Il n'est pas étonnant que les eaux fassent des dégâts chez vous. Ici c'est quelque chose de prodigieux; toute la ville de Berlin est inondée, et les chemins sont presque impraticables. Nous avons célébré la fête de la Reine-mère aussi bien que nous l'avons pu. Ma sœur Ulrique, qui va se promettre avec le prince royal de Suède, a pris son parti le plus galamment du monde. Elle nous quittera au mois de juillet. On enverra une escadre à sa rencontre pour la recevoir à Stralsund. Les Suédois en sont fous <126>sans la connaître; ainsi je suis persuadé que sa beauté achèvera le reste. Je suis avec toute l'estime imaginable, ma très-chère sœur, etc.