322. A LA MÊME.
Leitmeritz, 5 juillet 1757.
Ma très-chère sœur,
Je profite d'un courrier de Plotho1_334-a qui va à Ratisbonne, pour vous faire part, ma chère sœur, du nouveau chagrin qui nous accable. Nous n'avons plus de mère. Cette perte met le comble à ma douleur. Je suis obligé d'agir, et je n'ai pas le temps de donner un libre cours à mes larmes. Jugez, je vous prie, de la situation d'un cœur sensible, mis à une aussi cruelle épreuve. Toutes les pertes dans le monde peuvent se redresser, mais celles que la mort cause sont sans espoir. Je ne m'étends pas davantage sur un aussi affligeant sujet. Je prie le ciel qu'il vous conserve, sans quoi je n'aurais presque plus d'amis dans le monde.1_334-b Je suis avec la plus parfaite tendresse, ma très-chère sœur, etc.
1_334-a Voyez t. IV, p. 118.
1_334-b Voyez t. XXVI, p. IV et 406.