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1. DE LA MARGRAVE D'ANSBACH.

Triesdorf, 7 juin 1740.



Mon très-cher frère,

Quoique j'aie été bien prévenue que la maladie du Roi était dangereuse, néanmoins la triste nouvelle que vous avez eu la bonté de me donner, mon cher frère, par écrit, m'a extrêmement frappée, puisque je ne m'étais pas attendue que sa mort était si prochaine. L'affliction que j'ai de cette perte n'est que très-naturelle, ayant perdu un père de qui j'étais assurée de ses grâces; mais j'ose espérer que, selon les gracieuses promesses qu'il vous a plu de me faire, je retrouverai toujours un appui dans votre personne. Permettez-moi en même temps que j'aie l'honneur de vous féliciter à l'avénement de cette couronne. Veuille le ciel que vous la portiez en parfaite santé! Qu'il bénisse toutes vos entreprises, et vous comble de mille bénédictions, afin que dans bien des années aucun fâcheux accident ne vous arrive. Je me recommande de nouveau dans la continuation de vos grâces, et je ferai tout mon possible de me les conserver, étant avec un zèle le plus dévoué,



Mon très-cher frère,

la très-humble sœur et servante,
Friderique.