<146>que le rite grec était pareil à celui des luthériens, et il répétait sans cesse : Luthersch griechisch, griechisch luthersch, das gehet an. Après quelques momeries et quelques misères de cette espèce, sa fille partit pour la Russie, et la voilà à présent impératrice, et grande impératrice. Je souhaite, madame, que les obscures destinées répondent aux vœux que je fais pour votre personne et pour les heureuses suites de cette grande affaire. Mon maquerellage sera bien récompensé, si, en menant votre fille pour la placer sur ce trône, vous me faites le plaisir de passer chez moi, et de me mettre à même de vous réitérer de vive voix les assurances d'amitié et de la véritable estime avec laquelle je suis, madame ma cousine, etc.
17. A LA MÊME.
Le 3 août 1772.
Madame ma cousine,
Je vois, madame, que vous vous forgez des monstres pour les combattre; soyez sûre ou que je n'ai aucun crédit, ou qu'une de vos filles épousera le grand-duc. Je sais en gros qu'on demande de la future de la douceur, un maintien honnête et de la fécondité. Quant au dernier point, il faut s'en rapporter aux probabilités; les expériences ne seraient pas admissibles sur un sujet aussi délicat. J'espère donc de vous voir passer chez nous, menant votre fille en triomphe au trône qui l'attend. Assebourg est un garçon qui m'est fort attaché, et qui ne gâtera rien dans cette affaire. Il est à Francfort ou dans ses environs; je ne saurais vous dire positivement, madame, quand il commencera sa tournée. Il se peut qu'il aille dans le Würtemberg; mais à cela ne tienne, il passera chez vous sans faire semblant de rien. Je suis sûr, madame, que, en voyant les princesses vos filles, et surtout en jugeant d'elles par leur respectable mère, vous aurez gain de cause. D'ailleurs, vous pouvez vous en fier à mes soins;