<42>pour le régiment du prince Ferdinand. Je n'ai cependant pas pu dire les choses autrement qu'elles ne sont, et, sans vous en accuser, mon cher frère, je ne puis vous dire à qui en est la faute.
Indépendamment du peu de bonne volonté que vous me témoignez, je songe cependant à ce qui peut être de l'intérêt de votre maison; et comme le duché de Courlande est devenu vacant depuis le malheur du duc Biron, il se pourrait faire qu'on procurât ce duché à votre frère Louis.a Il serait temps d'y songer et d'y faire une attention sérieuse. Si vous vous concertiez avec moi, je crois que j'aurais beaucoup de moyens pour faciliter cette affaire à présent, d'autant plus qu'elle est en quelque façon dépendante de la Pologne. Vous me manderez ce que vous en pensez, et vous verrez par ceci et dans d'autres occasions qu'il y a plus de sincérité dans l'amitié que j'ai pour vous que dans la vôtre envers moi.
Je suis avec bien de l'estime, mon cher frère, etc.
16. AU MÊME.
Berlin, 9 décembre 1740.
Monsieur mon frère,
Vos deux lettres du 5 et du 6 de ce mois m'ont été rendues, et je vous suis obligé de ces marques de votre souvenir, et des nouvelles touchant les surprenantes catastrophes de la Russie. J'étais déjà informé des circonstances qui viennent d'humilier l'usurpateur orgueilleux et d'élever la régente et le digne prince votre frère.a Comme j'admire cet ouvrage de la Providence, dû au mérite de ces illustres personnes, j'y prends toute la part imaginable, et je vous en félicite très-cordialement, en souhaitant à la nouvelle régence un bonheur ferme et accompli.
a Voyez t. XXVI, p. 27 et 61; t. XXVII. I. p. 390.
a Voyez t. II, p. 62 et 63.