<77>celui qu'elle destine à mon neveu, et qu'il se fera un plaisir de porter comme venant de V. M. V. M. voudra bien que je commence par la féliciter sur son couronnement; elle ne doutera pas, à ce que j'espère, des vœux sincères que je fais pour la prospérité de son règne et pour son contentement personnel. Ces vœux partent du cœur d'un parent qui lui est sincèrement attaché, et qui participe à toutes les fortunes qui peuvent lui arriver. La Reine sa mère, qui se trouve actuellement ici, a eu, ces jours passés, quelques incommodités qui nous ont alarmés, mais qui heureusement se sont passées; elle, ainsi que la princesse sa fille,a jouissent à présent d'une bonne santé. Elles se préparent pour un départ qui sera d'autant plus sensible, qu'il pourrait bien être pour toujours; mais ce qui deviendra la cause de notre affliction sera celle du contentement de V. M.; ainsi je n'en parle plus. En la priant de croire qu'on ne saurait être avec plus de considération et de tendresse que je suis, etc.

6. AU MÊME.

Le 3 août 1772.



Monsieur mon frère,

Il me serait impossible de laisser partir la princesse votre sœur sans me servir de l'occasion pour faire parvenir cette lettre entre les mains de V. M. Je crois qu'elle partagera mon affliction de voir partir la Reine sa mère, dont il faut prendre un congé éternel. En attendant, je fais des vœux sincères pour la prospérité de V. M. et de toute sa maison, en la priant d'être persuadée que je m'y intéresse avec plus de sincérité que personne, étant avec autant d'attachement que de considération, etc.


a La princesse Sophie-Albertine de Suède. Voyez ci-dessous les lettres que Frédéric lui a écrites.