<XI>III. CORRESPONDANCE DE FRÉDÉRIC AVEC LE MARGRAVE CHARLES. (17 octobre 1781 - février 1753.)

Frédéric-Charles-Albert, fils du margrave Albert de Brandebourg, naquit le 10 juin 1705. Il mourut à Breslau, le 22 juin 1762, après quarante-huit ans de service dans l'armée. Depuis la prise de Glogau, en 1741, jusqu'à la fin de sa carrière, il prit part à toutes les guerres où la Prusse fut engagée, et y déploya la même bravoure que ses deux frères cadets, les princes Frédéric et Guillaume, qui, comme nous l'avons dit, trouvèrent une mort glorieuse sur le champ de bataille.a

Le margrave Charles, grand-maître de l'ordre de Malte dans les États prussiens depuis 1731,b général d'infanterie depuis le 24 mai 1747, et blessé aux batailles de Mollwitz, de Hochkirch et de Torgau, est souvent mentionné de la manière la plus honorable dans les Œuvres de Frédéric, par exemple, t. III, p. 117 à 119, où le Roi, racontant la brillante affaire de Jägerndorf, du 22 mai 1745, s'exprime en ces termes : « Le Margrave donna dans cette journée des marques de valeur dignes du sang de son grand-père l'électeur Frédéric-Guillaume. » ..... « Il était nécessaire d'exalter dans l'armée la glorieuse action de Jägerndorf. Le Margrave, le général Schwerin, et ceux qui s'y étaient signalés, furent reçus comme en triomphe. » Cependant Frédéric, se fondant sur un ancien usage, refusa à ce prince, en 1762, la dignité de feld-maréchal, qu'il avait demandée lorsque les généraux comte de Gessler et Hans de Lehwaldt avaient passé devant lui.c A la nouvelle de sa mort, le Roi, qui l'avait toujours beaucoup aimé,d écrivit au prince Henri, le 28 juin 1762 : « Le pauvre margrave est mort; je le regrette du fond de mon cœur; c'était un bien honnête homme, bon patriote, et mon bon et ancien ami; »e au marquis d'Argens, le 4 juillet 1762 : « Mon pauvre margrave Charles est mort; j'en suis sensiblement affligé; c'était bien le plus honnête homme du monde. »a


a Voyez t. II, p. 85; t. III, p. 63; t. XVIII, p. 157; et ci-dessous, p. 3.

b Voyez t. XVI, p. 18 et 132.

c Voyez ci-dessous, p. 25-28, nos 15, 16 et 17.

d Voyez t. XVI, p. 18, 101 et 102, et ci-dessous, p. 18.

e Voyez t. XXVI, p. 285.

a Voyez t. XIX, p. 373.