5. DU PRINCE FRÉDÉRIC-AUGUSTE DE BRUNSWIC.
Berlin, 29 janvier 1777.
Sire,
Votre Majesté ayant créé elle-même une société de maçons2_53-c qui, par sa haute protection, s'est soutenue pendant trente-sept ans, j'ose lui présenter ci-joint un discours qui a été lu le jour de son anniversaire, et que nous regardons comme le jour primitif, parce qu'il a fait naître celui qui a donné la naissance à cet institut.
Elle verra par là avec quel zèle les maçons ont été animés de bénir particulièrement dans ce jour leur bienfaisant instituteur comme père de la patrie. Heureux si ces sentiments mis publique<50>ment dans leur vrai jour lui font apercevoir que le zèle qui les inspire a pour base l'empressement de former de fidèles sujets et de bons patriotes, et que V. M., touchée par ces principes, daigne, comme elle en a été l'instituteur, servir dorénavant à cette société encore comme protecteur. Combien mettrait-elle le sceau à cette bonté en l'honorant de son portrait, qui, exposé à la face de tous les maçons qui tirent de vous, Sire, leur naissance, leur prouvera de nouveau que partout où la vertu, les bonnes mœurs et le patriotisme se rencontrent, V. M. s'y présente comme père et comme protecteur!
En attendant avec empressement cette grâce distinguée de sa part, j'ose l'assurer que les cœurs maçonniques voueront un nouvel autel à sa splendeur et à ses vertus, et que la reconnaissance la plus vive les pénétrera. J'ose l'assurer aussi en mon particulier que les sentiments de respect et de soumission qu'elle me connaît lui en sont les plus sûrs garants, de même que l'ardeur avec laquelle je ne cesse d'être toute ma vie.
Sire,
de Votre Majesté
le très-humble et très-obéissant
serviteur et neveu,
Frédéric-Auguste,
Pr. de Br.
2_53-c La loge des trois globes, inaugurée le 13 décembre 1740. Voyez Beschreibung der Säkular-Feier der Aufnahme Friedrichs des Grossen in den Freimaurer-Bund (par le général d'Etzel). Berlin, 1838, p. 127 et 128. Voyez aussi notre t. XVIII, p. 17.