20. AU MÊME.
Le 10 septembre 1769.
Monsieur mon cousin,
Depuis la réception de la lettre de Votre Altesse, M. van der Hoop a été de toutes nos tournées militaires; il a assisté à l'entrevue de l'Empereur, et veut encore s'arrêter ici quelques jours, pour voir encore des mouvements de troupes. Je félicite V. A. d'avoir vu ce Paoli2_124-b si fameux, et qui a soutenu si longtemps en bon citoyen les droits et la liberté de sa patrie. Les Français sont bien lâches d'inviter d'autres puissances à opprimer un peuple <113>qu'ils ont subjugué. Ils ne se sont point adressés à moi pour ce sujet, sans doute parce que mes barques de rivière ne me donnent aucune prétention à l'empire de la mer. Je m'en rapporte à M. Thulemeier2_124-c pour les nouvelles qui nous viennent de Pologne, et qu'il vous rendra fidèlement. Vous verrez, mon cher prince, il y a bien à rabattre des triomphes imaginaires que les Français annonçaient des Turcs. Je me borne, en finissant cette lettre, d'assurer V. A. de l'estime infinie et de la considération avec laquelle je suis, etc.
2_124-b Paoli avait quitté la Corse le 3 juin, pour se réfugier en Angleterre. Voyez t. XVIII, p. VIII et 305.
2_124-c Envoyé de Prusse à la Haye.