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I. RAISONS DE MA CONDUITE MILITAIRE. (JUILLET 1757.)

Beaucoup de personnes, peu instruites de la véritable situation des affaires, ont glosé sur la conduite que j'ai tenue avec mes armées après la bataille de Prague.a Je vais exposer avec simplicité et vérité les motifs de mes actions; c'est aux connaisseurs à juger qui de mes critiques ou de moi a raison.

L'on dit que le siége de Prague était une entreprise téméraire, et que, au lieu de bloquer cette armée défaite, il fallait lui laisser la liberté de s'échapper, pour la poursuivre ensuite. Je réponds que la bloquadeb d'une armée battue, mais cependant nombreuse, était une entreprise très-difficile, mais qui aurait réussi, si, comme on en était informé du commencement, l'ennemi n'avait pas eu de si gros magasins de vivres, ou si Léopold Daun n'avait pas pu rassembler des forces si nombreuses. Voici le cas de la question. Nous avions battu l'ennemi en bataille rangée; son aile droite était coupée et séparée de sa gauche; j'étais marché avec tout ce que j'avais pu assembler de cavalerie et d'infanterie pour couper les fuyards de la Sasawa,


a Voyez t. IV, p. 137 et suivantes.

b Mot formé par le Roi, pour blocus. Voyez t. IV, p. 106, et t. XXVII. I, p. 331.