<308>lequel tant de bras ont été si longtemps armés en vain, vient enfin de succomber au nombre de ses ennemis.a Je commence presque à le plaindre, depuis que V. M. soupçonne que ce pourrait être le marquis. Si cet ennemi redoutable fût demeuré victorieux, s'il n'avait pas été un être malfaisant, s'il n'avait fait la guerre que malgré lui, et n'eût voulu que la paix, je sais bien, Sire, à qui on pourrait le comparer avec plus de justice.

Je prends la liberté de recommander M. Thiébault, le professeur de grammaire, aux bontés de V. M.; j'espère qu'il continuera à s'en rendre digne.

Je suis avec le plus profond respect et les plus vifs sentiments d'admiration, d'attachement et de reconnaissance, Sire, etc.

3. DU MÊME.a

Paris, 19 juillet 1765.



Sire,

M. de Catt me mande qu'il a fait part à Votre Majesté de l'injustice criante que j'éprouve, et à laquelle je n'aurais pas dû m'attendre après tant de travaux et de sacrifices faits à ma patrie. Il ajoute que V. M. l'a chargé de me dire que la place de président de l'Académie est toujours vacante, et qu'elle attend que je vienne la remplir. Je sais, Sire, tout ce que je dois à vos bontés, et la circonstance présente me les rend plus chères et plus précieuses que jamais; mais je prie V. M. de me permettre de lui parler avec franchise et d'entrer avec elle dans des détails que ma situation semble autoriser.

Sire, j'ai quarante-sept ans; ma santé est considérablement altérée et affaiblie; je ne suis presque plus capable de travail.


a Voyez t. XIX, p. 444 et 445; t. XXIV, p. 437.

a La réponse de Frédéric à cette lettre est datée du 20 août, et se trouve t. XXIV, p. 438-440.