<110>sulter, après quoi on peut deviner la disposition de l'ennemi par la connaissance que l'on a des règles de la guerre, qui font juger de son ordonnance et des ruses et précautions qu'il a prises, pour prendre ses mesures en conséquence. Comme il est impossible que la parole fasse d'aussi fortes impressions sur l'esprit que le dessin, qui représente tout à coup à l'œil ce que l'on doit concevoir, et qui abrége en même temps un long et ennuyeux verbiage, je donne ci-joint le plan de différents postes, avec les façons différentes de les attaquer. Je suppose dans tout ceci mon armée forte de cinquante-cinq bataillons et de cent dix escadrons; j'ajoute à ceci des règles générales que l'on doit toujours observer.

1o Si l'on marche en colonnes serrées, les faire déployer à quinze cents pas de l'ennemi, jamais plus proche, crainte du ravage du canon. 2o Si l'on forme l'ordre biais, déborder, avec l'aile qui attaque, un corps des troupes ennemies, sans quoi, lorsque vous marchez pour l'attaquer, au lieu de déborder l'ennemi, l'espèce de quart de conversion que vous êtes obligé de faire en manœuvrant vers lui vous fait tomber sur le second ou troisième escadron avec la cavalerie, ou sur le second ou troisième bataillon avec l'infanterie, au lieu de le déborder ou au moins donner sur l'extrémité de sa ligne. 3o Toujours déborder l'ennemi avec vos attaques et l'extrémité de vos lignes, et ne jamais conduire les troupes au hasard et de sorte que vous puissiez être débordé. 4o Mener l'infanterie toujours ensemble, et que, s'il s'y fait une ouverture, ce ne soit pas vers l'aile qui charge. 5o Si l'on est obligé de tirer, vers une droite ou une gauche, des régiments des flancs et de la seconde ligne, faire avertir l'autre aile d'en remettre autant en seconde ligne, pour que celle-là, regagnant à mesure l'aile qui attaque, puisse la couvrir et la fortifier. 6o Dans toutes les attaques où l'on fait sortir un corps devant l'armée, soit pour attaquer un village, une batterie, etc., il faut que la ligne, en marchant, ne reste pas plus de cent pas en arrière du corps qui l'attaque, pour le soutenir et le protéger. 7o Si vous attaquez avec l'infanterie par échelons, conduire les brigades de sorte qu'elles se couvrent toujours mutuellement les flancs; la cavalerie de même. Les flancs, on ne