<172>doivent pas trop s'éloigner de leur infanterie; car, à mesure que notre infanterie pousse celle de l'ennemi, la poursuit et achève de la mettre en déroute, ils s'exposent, s'ils la poursuivent trop loin. Il y a mille choses à observer, savoir : s'ils trouvent à côté de l'infanterie qui est en déroute une infanterie formée, ils la peuvent attaquer sans hésiter, s'ils peuvent la prendre à dos; ce sont toujours les attaques les plus sûres pour la cavalerie, et elle n'y court aucun risque. Il faut donc que ces choses se fassent avec la plus grande vitesse, afin que l'ennemi n'ait pas le temps de parer ces mouvements. Quand la bataille se livre dans la plaine, et que la cavalerie est postée, chaque général-major doit se tenir à la tête de sa brigade, excepté les lieutenants-généraux, à qui j'ai fait défense de se tenir en avant, parce qu'ils doivent redresser le désordre, et donner ordre que la seconde ligne soutienne les attaques partout où il sera nécessaire. Dans ces attaques, il faut principalement que les ailes soient bien appuyées, que la seconde ligne observe bien la première, que les régiments soient toujours bien serrés, que plus on approche de l'ennemi, plus la carrière soit rapide; de cette manière il n'y aura pas de confusion. Quand l'ennemi sera repoussé, ils doivent prendre garde à couvrir leurs flancs; il faut surtout que la seconde ligne y soit attentive. Au reste, il faut que les généraux prennent soin de conserver les chevaux de leurs brigades, et d'observer un bon ordre parmi les officiers et en toute autre chose. Si quelqu'un fait une faute, il le faut faire arrêter et punir rigoureusement. On ne doit point souffrir d'officier capable d'une lâcheté; et comme les régiments sont cette année en fort bon état, il faut qu'ils fassent tous leurs efforts pour acquérir dans cette campagne une aussi bonne réputation que dans celle de l'année passée.
Breslau, 16 mars 1759.